Travailler à l’étranger dans les conditions de sécurité optimales. Dans le cadre de la protection accrue des droits des travailleurs migrants, l’ambassade de Madagascar à Maurice a entrepris une réorganisation majeure pour encadrer et optimiser le processus de recrutement des travailleurs malagasy. Cette initiative marque une étape importante dans la lutte contre les abus, les conditions de travail précaires, et les pratiques de recrutement opaques qui peuvent nuire aux intérêts des travailleurs. L’objectif principal de cette réforme est d’instaurer des mesures concrètes pour assurer la sécurité, la justice, et la transparence, tout en établissant une coopération plus rigoureuse entre les différentes parties impliquées. Afin de garantir la mise en œuvre efficace des nouvelles directives, le traitement des dossiers de recrutement a été temporairement suspendu. Cela permettra de redéfinir les procédures administratives et de s’assurer qu’elles répondent aux critères de protection obligatoire. Un des changements majeurs concerne l’approbation obligatoire des contrats et autorisations d’emploi pour les travailleurs touchant un salaire inférieur à Rs 30 000, ainsi que pour les formations d’une durée inférieure à six mois. En rendant l’approbation de l’ambassade incontournable dans ces cas, les autorités visent à exercer un contrôle accru sur les conditions de travail et à éviter toute forme d’exploitation des travailleurs.
Les agences à la loupe
Par ailleurs, une nouvelle réglementation impose aux entreprises, hors celles affiliées à la Mauritius Export Association (MEXA), de passer exclusivement par des agences de recrutement préalablement enregistrées auprès de l’ambassade. Cette mesure vise à formaliser les processus de recrutement, tout en garantissant que les agences respectent les normes en vigueur. De même, les agences mauriciennes actives à Madagascar ont jusqu’au 17 janvier 2025 pour se faire connaître auprès de l’ambassade. Cette échéance permettra de répertorier et de contrôler plus efficacement les acteurs impliqués dans la chaîne de recrutement, tout en s’assurant que ces derniers respectent scrupuleusement les règles établies. En somme, cette réorganisation témoigne de la volonté des autorités malagasy d’instaurer des standards de gestion plus stricts et éthiques pour protéger les travailleurs migrants malagasy à Maurice. Ces réformes pourraient servir de modèle pour les autres pays confrontés à des défis similaires, tout en renforçant la coopération bilatérale entre Madagascar et Maurice.
Nikki Razaf