Madagascar fait face à une menace croissante liée à la consommation de drogues de synthèse. Contrairement aux drogues végétales comme le cannabis, dont la culture est limitée par des contraintes géographiques et les effets, bien que nécessitant une longue thérapie, sont relativement mieux maîtrisés, les drogues synthétiques représentent un danger bien plus important. Facilement produites à partir de drogues de base comme la cocaïne, elles sont moins chères, plus addictives et extrêmement dangereuses, comme en témoigne la prolifération du "Rôrô" à Madagascar, il y a peu de temps. L'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a alerté sur ce phénomène, soulignant le caractère mortel de ces substances responsables de centaines de milliers de décès par surdose chaque année. La jeunesse malagasy est une cible prioritaire de la lutte contre la prolifération des drogues de synthèse, leur consommation ayant des conséquences immédiates et potentiellement mortelles. Des rapports de l'OICS, dont la publication s'étale sur trois éditions, ont mis en lumière l'ampleur du problème et appellent les Gouvernements, notamment celui de Madagascar, à mettre en place des stratégies de lutte efficaces. Ceci inclut le renforcement des capacités techniques pour suivre les accords internationaux et améliorer la collecte de données, actuellement limitée par le manque d'outils sophistiqués et de formations adéquates pour le personnel.
Avant qu’il ne soit trop tard !
Le défi est immense, car la rapidité avec laquelle les trafiquants développent de nouvelles substances synthétiques dépasse les capacités de contrôle et de réglementation actuelles. « Les lots de drogues synthétiques, légères, peuvent être petits, et donc faciles à dissimuler ; ils sont acheminés par différents moyens, comme des drones, des services de messagerie et la poste », indiqua le document de l’OICS. Le processus de placement sous contrôle international est lent et réactif, laissant les autorités constamment à la traîne. L'avenir pourrait même voir l'utilisation de l'intelligence artificielle par les trafiquants pour accélérer la découverte de nouvelles molécules, augmentant encore la difficulté de la lutte contre ce fléau. La sensibilisation et l'éducation de la population, en particulier des jeunes, constituent donc un axe crucial pour contrer cette menace grandissante.
Nikki Razaf