Pour ce faire, la création de zones d’encadrement minier conformément au code minier est indispensable. Il en existe à présent quarante-quatre sur le territoire, selon les données du ministère des Mines et des Ressources stratégiques. Les équipes d’Andriamandimby viennent aussi de terminer leurs travaux sur deux nouvelles, une à Maevatanana (Betsiboka) et une autre à Antanifotsy (Vakinankaratra). « Le résultat sera remis au Gouvernement. L’Etat en aura besoin pour la mise à jour de ses bases de données », a dit le géologue.
Le but ultime de la création de zones d’encadrement minier est de pouvoir contrôler l’exploitation afin d’améliorer la rentrée de revenu pour l’Etat et ses démembrements, les exploitants eux-mêmes et surtout de faire respecter les normes de sécurité et d’hygiène, le droit de l’enfant et l’environnement naturel. Certes, les zones d’exploitation minière à petite échelle (EMAPE) connaissent toutes des cas problématiques qui ne font qu’amplifier la pauvreté.
L’exploitation artisanale emploie au moins 500 000 personnes, selon le recensement. « Ce sont pour la plupart des gens en situation de pauvreté extrême », a affirmé Dr Andriamandimby. De ce fait, le pays a intérêt à poursuivre l’effort de création de zones d’encadrement minier. Les petits miniers y bénéficient des formations pratiques. Ils sont encouragés à intégrer des structures formelles pour leur bien. « La régularisation de leur situation sera bénéfique à eux-mêmes et à l’Etat », a souligné l’expert.
Les zones d’encadrement minier permettent à l’Etat de prendre des décisions appropriées. Mais l’existence d’un plus grand nombre d’enfants miniers reste un enjeu de taille à Madagascar. A la longue, la non- scolarisation finit par engendrer un effet cumulatif. « Les personnes non instruites manquent de connaissance. Le manque de connaissance dévie les gens de la trajectoire du développement, qui dépend du savoir », a remarqué l’enseignant-chercheur.
M.R.