Car pour beaucoup, cette présence soudaine sonne faux. Depuis que le drame a éclaté, aucun représentant de cette Opposition – pourtant bien représentée par des députés, des conseillers municipaux et communaux – n’avait effectué le moindre geste envers les victimes. Pas de visite, pas de soutien, pas d’accompagnement sur le terrain. Rien. Si ce n’est les habituelles critiques lancées contre le pouvoir en place, comme une ritournelle devenue réflexe.
Et puis, brusquement, les voilà. A la faveur d’un événement organisé par une association présumée apolitique, caméras à l’affût, bien installés au premier rang. Pour beaucoup d’observateurs comme de participants, il ne s’agissait ni plus ni moins que d’une tentative de récupération politique la plus abjecte. Celle qui profite de la mort, qui exploite la souffrance, qui fait du chagrin un fond de décor pour soigner son image.
Dans une société malgache où le respect des morts et de leurs proches est une valeur sacrée, une telle instrumentalisation choque. On ne se sert pas de la douleur comme d’un marchepied. On ne transforme pas un culte en tribune. On ne fait pas du recueillement un théâtre d’ambitions politiciennes.
Les voix s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer cette dérive. Le chagrin des familles ne mérite pas une récupération. A défaut d’avoir tendu la main au moment où il le fallait, certains auraient mieux fait de s’abstenir de se servir du malheur comme d’un tremplin.
La Rédaction