Pour assurer la continuité, Mahery Andriamamponjy a été nommé directeur général par intérim. Mais cette transition n’aura duré que quelques semaines. En effet, l’intérimaire est lui aussi devenu indisponible, placé sous mandat de dépôt dans le cadre d’une affaire révélée par le Pôle anti-corruption (PAC). Cette enquête concerne de présumées irrégularités dans l’attribution d’un marché public passé par la compagnie avec une société de travaux publics dirigée par le compagnon de Rinah Rakotomanga, ancienne présidente du Conseil d’administration, également placée en détention préventive.
L’hémorragie ne s’arrête pas là. Mamy Rakotondraibe, actuel président du Conseil d’administration, est lui aussi absent. Soupçonné dans l’affaire SMGD-CNaPS, l’ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale a été placé en détention préventive après son audition par le PAC.
Résultat des courses, les trois principaux dirigeants de Madagascar Airlines sont indisponibles au même moment. Cette vacance totale à la tête de la compagnie inquiète de nombreux observateurs. Dans un contexte où Madagascar Airlines lutte déjà pour maintenir une trésorerie viable, l’absence de leadership pourrait peser lourd. La Banque mondiale, qui suit de très près la stabilité managériale de la compagnie, a récemment accordé un soutien financier de 40 millions de dollars, en complément des 25 millions déjà mobilisés via le Projet intégré de croissance. Des fonds essentiels, prévus pour être décaissés en début d’année prochaine.
Or, sans gouvernance claire, ce soutien international pourrait être remis en question. Les fournisseurs, eux aussi, surveillent la situation de près. Cela pourrait entraîner des ruptures de services ou des exigences de paiement plus strictes. Donc, pour l’heure, l’urgence est claire. Il faut rapidement nommer une nouvelle équipe dirigeante capable de rassurer les partenaires, stabiliser la compagnie et assurer sa continuité.
La Rédaction








