Publié dans Politique

Madagascar Airlines - Aucun pilote à bord

Publié le dimanche, 16 novembre 2025

La compagnie aérienne malagasy traverse une forte zone de turbulences. En l’espace de quelques jours, Madagascar Airlines s’est retrouvée sans direction opérationnelle, alors même qu’elle reste dans une situation financière fragile et que ses partenaires internationaux attendent des signaux forts de gouvernance.

Tout a démarré le 15 octobre dernier, lorsque Thierry De Bailleul, directeur général de Madagascar Airlines, a annoncé sa démission avec effet immédiat. Une décision prise, selon lui, « pour préserver l’entreprise, ses salariés et, je l’espère, sa crédibilité auprès des partenaires dont dépend sa survie ». Une sortie sous pression du syndicat qui avait réclamé son départ.

Pour assurer la continuité, Mahery Andriamamponjy a été nommé directeur général par intérim. Mais cette transition n’aura duré que quelques semaines. En effet, l’intérimaire est lui aussi devenu indisponible, placé sous mandat de dépôt dans le cadre d’une affaire révélée par le Pôle anti-corruption (PAC). Cette enquête concerne de présumées irrégularités dans l’attribution d’un marché public passé par la compagnie avec une société de travaux publics dirigée par le compagnon de Rinah Rakotomanga, ancienne présidente du Conseil d’administration, également placée en détention préventive.

L’hémorragie ne s’arrête pas là. Mamy Rakotondraibe, actuel président du Conseil d’administration, est lui aussi absent. Soupçonné dans l’affaire SMGD-CNaPS, l’ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale a été placé en détention préventive après son audition par le PAC.

Résultat des courses, les trois principaux dirigeants de Madagascar Airlines sont indisponibles au même moment. Cette vacance totale à la tête de la compagnie inquiète de nombreux observateurs. Dans un contexte où Madagascar Airlines lutte déjà pour maintenir une trésorerie viable, l’absence de leadership pourrait peser lourd. La Banque mondiale, qui suit de très près la stabilité managériale de la compagnie, a récemment accordé un soutien financier de 40 millions de dollars, en complément des 25 millions déjà mobilisés via le Projet intégré de croissance. Des fonds essentiels, prévus pour être décaissés en début d’année prochaine.

Or, sans gouvernance claire, ce soutien international pourrait être remis en question. Les fournisseurs, eux aussi, surveillent la situation de près. Cela pourrait entraîner des ruptures de services ou des exigences de paiement plus strictes. Donc, pour l’heure, l’urgence est claire. Il faut rapidement nommer une nouvelle équipe dirigeante capable de rassurer les partenaires, stabiliser la compagnie et assurer sa continuité.

La Rédaction

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Editorial

  • Etat de droit (suite)
    Nous n’aurions pas un temps assez et suffisant pour décortiquer, décrypter et détaler dans son intégralité ce concept d’Etat de droit. Tellement vaste, tellement délicat et tellement basique, le sujet nécessite une analyse pointilleuse. Elle s’inscrit dans une logique rationnelle visant à essarter l’énorme chantier de la Refondation. Comme nous l’avions déjà eu auparavant, lors des précédentes communications, l’occasion de définir les règles de base relatives à la Refondation. Il nous est impératif d’insister à apporter notre part de brique dans cette œuvre si délicate et si compliquée de refondation de l’Etat et de la Nation malagasy. Nous jugeons, plutôt je le juge indispensable de bien créer une condition de visibilité maximale autour de l’Etat de droit. Une Refondation sans l’implication et l’interaction directe de l’Etat de droit claudique assurément. Elle avancera clopin-clopant.

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