Publié dans Politique

Employés du Groupe Sodiat - « Laissez-nous travailler ! »

Publié le dimanche, 23 novembre 2025

Samedi matin, dans l’une des entreprises du Groupe Sodiat à Talatamaty, des employés accompagnés de leurs familles se sont réunis pour exprimer leur profonde inquiétude. Un rassemblement, calme mais déterminé, durant lequel les employés tenaient à porter un message clair. Ces employés refusent que leur avenir professionnel et celui de milliers de familles soient plongés dans l’incertitude à cause du gel des comptes bancaires du PDG du groupe et de l’ensemble des sociétés du groupe. Cette décision bloque le versement des salaires et menace de couper la seule source de revenu de nombreux foyers.

Pour beaucoup, cette situation dépasse largement le cadre d’une procédure administrative ou judiciaire. Les employés décrivent un climat lourd, marqué par des perquisitions répétées, des saisies menées sans explication transparente, des destructions de matériel et même des interventions d’individus en uniforme, parfois cagoulés. Parmi les salariés, la peur s’est installée, la peur de ne plus être payés, la peur de perdre leur travail, la peur que leur entreprise, qui fait vivre des milliers de personnes, finisse par s’effondrer.

Les travailleurs rappellent que chaque entreprise malgache qui tombe entraîne avec elle des familles entières. Derrière les bureaux, les ateliers ou les entrepôts, il y a des parents qui doivent nourrir leurs enfants, payer leur loyer, prendre soin de leurs proches. Ils insistent aussi sur le fait que la disparition d’un groupe comme Sodiat ne toucherait pas seulement ses employés directs.

Cri du cœur

En perdant des centaines d’emplois, c’est une partie des recettes fiscales, de la valeur ajoutée et de la dynamique économique du pays qui s’éteindrait. « Les dirigeants ont dit un jour qu’il ne faut plus détruire les emplois, parce qu’il est difficile d’en créer », rappelle un employé, visiblement ému. « Je leur demande de penser à leurs propres paroles. Laissez ceux qui ont un emploi travailler. Respectez le travail dont ils disposent. »

Derrière ce cri du cœur se trouve la conviction que les actions actuelles menacent les droits fondamentaux des travailleurs. Le gel des comptes rend impossible le paiement des salaires et empêche les employés de subvenir à leurs besoins, tandis que les saisies et les intrusions dans les locaux fragilisent le droit à la propriété privée. Les interventions menaçantes et le climat de peur, eux, portent atteinte à la dignité et la sécurité de ceux qui n’ont rien demandé d’autre que de pouvoir exercer leur métier.

Face à cette situation, les employés appellent les autorités à rétablir un climat de justice et de respect. Ils demandent que les comptes soient dégagés pour que les salaires puissent être versés, que la lumière soit faite sur les procédures engagées, que les biens de l’entreprise soient protégés et que les droits humains soient strictement respectés. Ils en appellent également aux organisations internationales pour observer et documenter ce qui se passe, afin d’éviter que des dérives ne s’installent durablement.

Le rassemblement de Talatamaty dépasse le cadre d’une simple entreprise en difficulté. Il porte la voix de travailleurs qui refusent que leur destin économique soit sacrifié pour des enjeux qui les dépassent. Il porte l’inquiétude d’un peuple qui ne veut pas voir la stabilité de ses revenus mise en péril. Et surtout, il porte la demande simple, humaine et urgente de milliers de familles: qu’on leur permette de travailler, de vivre dignement, et de continuer à faire tourner un pays qui a besoin de ses entreprises autant que de ses citoyens.

La Rédaction

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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