Les députés ont, une nouvelle fois, fermé les portes de la salle de séance de Tsimbazaza, hier en fin de matinée. Alors que la séance plénière devait se poursuivre sur le débat du projet de Loi de finances initiale, les personnes présentes — observateurs, assistants, journalistes — ont été priées de quitter les lieux. Les parlementaires ont ensuite tenu une réunion à huis clos, loin de tout regard extérieur.
La journée devait être consacrée à deux moments importants, le débat en matinée, puis l’adoption du texte dans l’après-midi. Ce projet de Loi de finances fixe le budget de l’Etat pour l’année 2026, et les discussions qui l’entourent sont importantes pour la gestion future des politiques publiques, des investissements et des priorités gouvernementales.
Ce n’est pas la première fois que les députés verrouillent l’accès à leurs échanges. Mercredi dernier déjà, juste avant que le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Herinjatovo Ramiarison, ne présente officiellement le projet, les élus avaient tenu une autre réunion à huis clos. Cela fait donc deux réunions interdites au public en l’espace de quelques jours, toutes deux liées à l’examen de la Loi de finances.
Pour l’observateur lambda, le constat est simple. En effet, les députés continuent de multiplier les huis clos au moment même où l’on discute du document budgétaire le plus important de l’année. Officiellement, rien de problématique car il s’agirait de préparer les positions, de coordonner les avis ou d’aplanir les divergences internes.
Mais pour les plus fins analystes, ces réunions fermées ressemblent davantage au retour de vieilles habitudes qu’à un effort de transparence. Les discussions loin du public sont souvent l’occasion d’aborder ce que personne ne veut vraiment afficher sur la place publique à savoir les intérêts personnels, les avantages parlementaires, les budgets internes et les questions sensibles qui n’apparaissent jamais dans la version publique des débats.
Autrement dit, la critique — trop subtile pour être dite tout haut — est que derrière les portes closes, on ne parle pas seulement de chiffres nationaux mais aussi, et surtout, de ceux qui concernent directement les députés eux-mêmes. Et si cette pratique perdure, c’est peut-être parce que, malgré les discours de refondation, les vieilles habitudes ont encore de beaux jours devant elles à Tsimbazaza ?
La Rédaction








