Clair et direct. Le Cardinal Désiré Tsarahazana n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour dénoncer le comportement des chrétiens à Madagascar. « 95 voire 98% des branches de l’administration sont occupés par des responsables qui se disent chrétiennes. Pourtant, voyez encore où en sommes – nous », déplore l’Archevêque de Toamasina dans son homélie au cours d’une messe marquant le début de l’Avent, avant – hier dans la ville portuaire. Le Cardinal dénonce ainsi une sorte de « christianisme de façade ». Il appelle les chrétiens à ouvrir les yeux face à la situation catastrophique dans laquelle se trouve le pays et appelle à une prise de responsabilité commune. Selon lui, « les chrétiens sont responsables de la situation de pauvreté qui gangrène le pays ».
Et de poursuivre que « cela ressemble davantage à du cinéma lorsque nous prions ». Il estime qu’une véritable vie de prière doit, avant tout, se traduire par de réels changements. Il ne manque pas de rappeler les principes de base du christianisme qui sont fondés sur l’entraide, l’amour et le soutien mutuel. Des principes qui, en cas d’application effective, pourront réellement conduire à un développement du pays.
Contradiction
Le christianisme prend une place prépondérante à Madagascar. D’après les dernières statistiques publiées par le Pew research center, plus de 80% de la population malgache sont chrétiens. A cela s’ajoute la recrudescence des églises dans les quatre coins du pays. D’autre part, Madagascar se classe pourtant encore parmi les pays les plus corrompus au monde. L’indice de perception de la corruption publié par Transparency International en 2024 place le pays à la 140e place sur 180 pays. Une forte contradiction qui amène à réfléchir.
L’appel du Cardinal Désiré Tsarahazana s’adresse donc à tous les citoyens, y compris ceux qui occupent des postes à haute responsabilité à mettre en pratique les enseignements du Christianisme qui reposent sur des principes majeurs comme l’amour du prochain, le pardon, ou encore le respect de la morale et de l’éthique dans la vie. Dans la pratique, cela implique une ligne de vie guidée par différents vertus comme la foi, l’espérance et la charité. Pour le moment, le fossé entre les théories et la pratique demeure béant.
La Rédaction








