Des assises de partis politiques se sont tenues les 12, 13 et 15 décembre 2025. La publication officielle des résolutions est attendue incessamment. Néanmoins, les bruits de couloir qui filtrent sur ce que les premières ébauches de résolutions de ces travaux font déjà parler au sein du microcosme politique. En effet, l’idée centrale découlant de ces assises semble fortement être un partage de sièges et de pouvoir.
Selon les informations qui circulent, les participants se seraient accordés sur le principe d’une transition limitée à trois ans, qui serait marquée par une rupture institutionnelle nette. Les institutions actuelles — Sénat, Assemblée nationale, Gouvernement, mais aussi la HCC la HCJ, la CENI etc. — seraient dissoutes pour laisser place à une nouvelle architecture de transition.
Au sommet de cette nouvelle organisation, la création d’une Haute autorité de la refondation (HAR) ferait office d’organe central. Elle serait dirigée par le colonel Michaël Randrianirina, en qualité de Chef d’Etat de la transition. Autour de lui, quatre conseillers militaires et douze conseillers civils, ces derniers étant répartis à raison de deux représentants par Province. Un schéma qui traduit clairement la volonté d’un partage territorial et politique des sièges, afin d’éviter toute concentration du pouvoir.
Dans le même esprit, un Gouvernement de consensus, volontairement réduit, serait mis en place pour limiter les dépenses publiques. Le pouvoir législatif serait provisoirement confié à une Assemblée constituante, appelée à refonder les règles du jeu institutionnel.
La Justice ferait également l’objet d’un sérieux toilettage. L’indépendance des magistrats serait renforcée, tandis que certains organes emblématiques de la lutte anticorruption, comme le BIANCO ou le PAC, seraient supprimés. La Cour suprême deviendrait l’organe judiciaire central, épaulée par une Haute Cour de la Refondation, nouvelle instance de régulation. Les lois devraient désormais être rédigées exclusivement en malagasy, au nom de la souveraineté linguistique.
Sur le plan électoral, la transition déboucherait sur une série d’élections échelonnées à partir de juin 2026, du Fokontany jusqu’à la présidentielle. Là encore, les règles envisagées sont strictes. Par exemple, l’obligation de savoir lire et écrire et parrainage par un parti légal. La transparence serait renforcée par l’usage de la biométrie et un encadrement strict des financements de campagne.
Enfin, la concertation nationale viendrait valider l’ensemble du processus, avec une approche dite inclusive, partant de la base jusqu’au sommet. Les partis politiques, tout comme les leaders religieux, joueraient un rôle d’organisation, mais sans pouvoir décisionnel final — une autre manière de redistribuer les cartes.
Selon les explications, à l’issue des trois jours d’assises, les résultats des travaux ont été envoyés auprès des partis participants pour des remarques éventuelles. Le processus prévoit par la suite le renvoi des remarques auprès des organisateurs des assises pour une compilation des données. Suivra la signature d’un « Accord politique » lequel sera la feuille de route unique des partis signataires lors de la concertation nationale parrainée par les tenants du pouvoir actuel et organisée par le FFKM.
La Rédaction








