Les conséquences sont lourdes et immédiates. Sans comptes opérationnels, les sociétés ne peuvent plus fonctionner normalement. Les salaires de plus de 4 000 employés ne peuvent plus être versés. Une situation qui alimente incompréhension, tensions sociales et mouvements de grève. Les fournisseurs et partenaires, eux aussi, restent impayés, faute de trésorerie disponible.
Mais la situation la plus critique concerne la Polyclinique d’Ilafy. Cet établissement de santé, qui assure des services vitaux, se retrouve aujourd’hui en grande difficulté. Dialyse, radiothérapie, traitements contre le cancer, ces soins nécessitent des équipements et des médicaments coûteux, souvent importés. Sans accès aux fonds bancaires, l’approvisionnement devient impossible. Cela met directement en danger la vie de nombreux patients.
Mesures d’accompagnement
D’autres activités du Groupe sont également paralysées. Dans le secteur automobile, par exemple, des véhicules destinés à la vente ont été saisis et placés sous scellés, entraînant l’arrêt total des activités concernées, notamment au sein de la société Autodiffusion. Des sociétés de transport aérien du Groupe sont dans la même impasse, leurs avions étant immobilisés et interdits de vol. Là encore, l’objet même de l’entreprise devient inexploitable.
L’avocate a également révélé que des comptes bancaires de particuliers ont été gelés, y compris ceux de personnes qui ne sont ni cadres ni dirigeants des sociétés du Groupe. Des cas qui aggravent encore plus le sentiment d’injustice et de confusion autour de cette affaire.
Sur le plan juridique, Me Ravonjiarivelo rappelle que la loi autorise la saisie pénale à titre conservatoire, le temps que l’enquête et la procédure judiciaire suivent leur cours. Toutefois, elle estime que ces mesures devraient être accompagnées de dispositions spécifiques pour protéger les droits fondamentaux des travailleurs, des fournisseurs et des usagers de services essentiels, notamment dans le domaine de la santé.
L’avocate plaide ainsi pour des « mesures d’accompagnement » permettant, à minima, le paiement des charges mensuelles incompressibles, des salaires et des dettes envers les partenaires. Elle insiste sur le fait que les sociétés du Groupe Sodiat sont légalement constituées, majoritairement détenues par des actionnaires malgaches, et qu’il ne s’agit en aucun cas d’un refus volontaire de payer, mais bien d’une impossibilité matérielle liée au gel total des comptes.
En tout cas, en attendant une décision judiciaire ou une solution concertée, l’ensemble du Groupe reste à l’arrêt, avec le risque de voir des entreprises s’effondrer, des milliers d’emplois menacés et des services vitaux interrompus, au détriment de simples citoyens qui n’ont aucun lien direct avec la procédure en cours.
La Rédaction








