Dénigrements débridés
L'autre cas non moins spectaculaire est celui de Rolly Mercia, Harry Laurent Rahajason pour l'état civil. Tout au long de la campagne de propagande, avec son compère Fidèle Razara Pierre, ce journaliste-politicien s'en est donné à cœur joie dans les organes de presse de RLM Communication (presse écrite, radio, télévision…) en se livrant à des dénigrements débridés, frisant la diffamation et à l'allure d'attaque personnelle, en direction de celui qui sera le futur Chef de l'Etat malagasy. A signaler pourtant que le personnage fut ministre de la Communication jusqu'à la fin de la Transition dirigée par le même Andry Rajoelina et a été le coordonnateur du MAPAR pour la Province de Mahajanga.
C'est peu après sa sortie des locaux de la Gendarmerie, où il fait face à une poursuite pour « atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat », que Rolly Mercia a publié sur sa page Facebook son message de félicitation à l'endroit du nouveau Président de la République, non sans justifier ses propos virulents lors de la propagande électorale par une simple divergence dans la vision et la pratique politiques.
Lynchage en règle
Last but not least, il faut citer le cas de Mbola Rajaonah, propriétaire de RLM communication et non moins sponsor financier du candidat Marc Ravalomanana lors de la dernière élection présidentielle. A signaler qu'avant d'atterrir chez le K25, cet opérateur à la réputation douteuse (une procédure à son encontre est pendante auprès du BIANCO) a d'abord commencé à financer le président-candidat Hery Rajaonarimampianina. Après avoir été repoussé par ce dernier, ce transitaire marron devenu milliardaire frappa à la porte du camp Orange d'où il a été éconduit sèchement. C'est finalement Marc Ravalomanana qui, trop heureux de cette manne inattendue, l'a accueilli à bras ouverts. L'on a vu plus haut que c'est tout l'arsenal médiatique du RLM communication, sous la houlette de Rolly Mercia et de Fidèle Razara Pierre, qui s'est attaché à un lynchage en règle et sans discontinuer du candidat n°13 tout au long de la campagne des deux tours. Le tout, avec la bénédiction du propriétaire, Mbola Rajaonah. C'est dans la foulée de son audition au Toby Ratsimandrava - où il a également été entendu pour l'accusation d'« atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat » - que cet homme d'affaires sulfureux rendit public son message de félicitation pour le nouvel homme fort de Madagascar, avant de
mettre l'accent sur la Patrie commune.S'il est vrai que le revirement à 180° semble être devenu ces dernières années un sport national pour nos politiciens, il faut bien reconnaître que les trois spécimens ci-dessus battent tous les records. A entendre en effet leurs propos d'il y a seulement quelques jours, Andry Nirina Rajoelina serait le diable personnifié et son élection signifierait la descente aux enfers pour le pays et sa population. Il n'y a donc rien qui puisse expliquer ce brusque changement de langage, si ce n'est des dessous perfides. Pour Mbola Rajaonah au moins, l'intention est claire : se mettre sous un nouveau « bouclier étatique » pour, à tout le moins, protéger son empire et éviter d'être poursuivi pour ses magouilles passées, et pourquoi pas, continuer à les perpétrer.
La Rédaction