Publié dans Politique

Prochaine législature - Des leçons à retenir !

Publié le mardi, 05 février 2019

Le mandat de la première législature de la Quatrième République est arrivé à échéance hier à minuit. Les prochaines élections législatives pour élire les prochains députés auront lieu le 27 mai 2019 selon le décret de convocation pris par le Gouvernement en fin de semaine dernière. Pour pallier le vide constitutionnel qu'implique la fin de mandat de l'Assemblée nationale, le Parlement a adopté hier de manière définitive le projet de loi mandatant le pouvoir de déléguer au Président de la République.

L'heure est ainsi au bilan pour l'Assemblée nationale. Un bilan qui n'est pas du tout fameux. Les députés de la défunte Assemblée nationale se sont plus fait remarquer de manière négative que positive. Ceux-ci ont majoritairement failli dans leurs attributions de participer au travail législatif c'est-à-dire au processus d'élaboration de la loi et  à participer au contrôle du Gouvernement. Les députés de la dernière législature ont offert un spectacle lamentable. Chaque session parlementaire ou presque a apporté son lot de scandales. Cela a commencé dès le début de la législature, avec la déchéance du bureau permanent présidé par Christine Razanamahasoa.

S'ensuivirent les péripéties autour de la nomination des Premiers ministres, autour de l'article 54. Pour quelques intérêts sans doute individuels, certains députés  se sont ensuite adonnés à cœur joie à des retournements de veste. Rappelons à ce titre la formation des Mapar 2 et 3 des Maharante Jean de Dieu, Jean Nicolas Randrianasolo et consorts qui avaient troqué la cravate orange de leur formation d'origine pour arborer celle de couleur bleue du parti présidentiel. Citons également les députés qui se disaient indépendants.

Faut-il pourtant rappeler que les dispositions de l'article 72 de la Constitution sont claires en ce sens : « Durant son mandat, le député ne peut, sous peine de déchéance, changer de groupe politique pour adhérer à un nouveau groupe, autre que celui au nom duquel il s'est fait élire. En cas d'infraction à l'alinéa précédent, la sanction est la déchéance qui est prononcée par la Haute Cour constitutionnelle. » Des dispositions effacées par Ambohidahy qui estimait que « le député qui exerce son mandat suivant sa conscience et dans le respect des règles d'éthique (…) ne peut être lié par aucun ordre émanant de ses électeurs ou du parti dont il procède (…) il a entière liberté d'opinion, de parole et même de vote (…) ». Des dispositions que la HCC a tout simplement effacées.

En outre, il convient de rappeler également que, le mandat de la dernière Assemblée nationale a été miné par la corruption.  Les votes en faveur des lois et contre les motions de censure ont été pour la plupart du temps des votes motivés par la recherche des intérêts purement égoïstes de ces députés cupides et non orientés vers la satisfaction des intérêts collectifs de la société. Les caprices des députés ont fait la honte du pays. A plusieurs reprises, les députés ont  réclamé des 4x4, des tablettes tactiles pour effectuer un travail qu'ils ne font même pas correctement. Les épisodes du Paon d'Or l'an dernier pour l'adoption des lois électorales restent encore vivaces dans les esprits.

Des lois sont élaborées, votées et adoptées à la va-vite, sans véritable débat, et ces lois peuvent être au mépris des intérêts collectifs. Pour une question aussi importante que l'adoption d'une loi de finances, à de nombreuses reprises, les députés n'ont même pas pris la peine de venir à l'Assemblée pour s'acquitter de la tâche que la population leur a confiée et pour laquelle ils sont grassement payés par le contribuable… Cette législature a également eu son lot de scandales avec cette élue de Tsimbazaza qui avait accusé les journalistes de puer des aisselles et qui a par la suite fait parler d'elle à cause de photos d'elle dénudée diffusées sur les réseaux sociaux, pour ne citer qu'un exemple.

La plupart des députés de l'ancienne Assemblée nationale vont se représenter pour un nouveau mandat le 27 mai prochain. Reste à savoir s' ils seront réélus ou pas.

La Rédaction

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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