Publié dans Politique

Bois de rose, fraude douanière, corruption… - Mbola Rajaonah interpellé

Publié le mercredi, 13 février 2019

L’opérateur économique Mbola Rajaonah a été arrêté vers 16h30 à la sortie de l’un de ses bureaux à Antsahabe par des éléments de la Brigade criminelle. Sous les yeux des riverains, cet homme réputé proche de l’ancien couple présidentiel Rajaonarimampianina a été embarqué par les Forces de l’ordre puis conduit à la Brigade criminelle. Il y subissait des enquêtes et selon son avocat, Mbola Rajaonah a été placé ensuite au violon. D’après les premières informations recueillies, c’est le Pôle anti-corruption(PAC) qui  aurait adressé un soit transmis à toutes les Forces de l’ordre pour enquête, arrestation et déferrement contre ce proche collaborateur des anciens dirigeants du pays.  Jusqu’à hier toutefois, les chefs d’inculpation contre cet ancien habitué d’Iavoloha restaient flous, du moins pour la presse. Les charges qui pèsent contre l’opérateur économique ne devraient cependant pas être éloignées des nombreuses affaires douteuses dans lesquelles le nom de ce chef d’entreprises a été cité ces derniers mois. Parmi ces  affaires,  la tentative d’exportation illicite de bois de rose en fin d’année dernière. L’année dernière, en effet, le nom du jeune multimilliardaire avait également été cité dans le cadre d’une affaire de fraudes et trafics douaniers à grande échelle. Plusieurs sociétés de transit appartenant à cet opérateur sont soupçonnées de se livrer à des déclarations suspectes de marchandises. Des quantités astronomiques de papier journal, un article dont les droits et taxes sont moindres, ce qui fait naître des doutes sur le contenu réel des containers déclarés. D’autant que les containers en question n’étaient que rarement voire jamais contrôlés à cause de l’omnipotence de Mbola Rajaonah dans le port à l’époque. En tout cas, ce serait dans le cadre de cette affaire que l’homme a été auditionné à de nombreuses reprises par le Bureau Indépendant anti-corruption (BIANCO) à l’époque. Le dossier avait été transmis au PAC, il y a près d’un mois, avait indiqué le DG de l’organe d’Ambohibao.


Bris de confidentialité
Mis à part ces deux chefs d’inculpation, des informations publiées sur les réseaux sociaux indiquent que le multimilliardaire serait également accusé de bris de confidentialité. Durant les perquisitions menées à son domicile et son bureau, plusieurs dossiers confidentiels du BIANCO y auraient été retrouvés.  Des documents qui concernent les enquêtes contre cet opérateur…. Cela voudrait dire que cet ancien conseiller spécial à la Présidence a bénéficié de la complicité d’une ou des personnes au niveau de l’organe de lutte anti-corruption d’Ambohibao. Corruption de haut niveau au niveau de la Douane serait également l’une des charges retenues contre l’homme d’affaires, selon les informations véhiculées sur les réseaux sociaux. Un de ses complices aurait accepté de collaborer avec la justice pour dénoncer les malversations et autres pratiques frauduleuses qui avaient cours, du temps où ce conseiller spécial à la Présidence régnait en maître sur tous les compartiments de l’appareil étatique et surtout de la douane du Port de Toamasina. Toujours dans la Capitale du Betsimisaraka, Mbola Rajaonah serait aussi accusé d’émission de chèque sans provision d’une valeur de 32 millions ariary.  Outre ces nombreuses affaires, l’opinion attend les suites de l’affaire d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, apparue dans la foulée de la campagne électorale de la récente élection présidentielle, dans laquelle cet homme d’affaire est cité. Tout cela pour dire qu’il est loin d’être sorti de l’auberge. Force est, en tout cas, aujourd’hui de constater que le régime actuel ne badine pas lorsqu’il s’agit de mettre fin à l’impunité. Le pouvoir a laissé la justice poursuivre son cours, ce qui a abouti à cette interpellation.  En outre, c’est la deuxième arrestation spectaculaire en deux jours. Vingt-quatre heures avant l’arrestation de Mbola Rajaonah, Eddy Maminirina -un présumé baron du trafic de bois de rose- avait été interpellé par des éléments de la Police nationale du côté du parking du centre commercial La City Ivandry. Point commun de ces interpellations, elles sont la finalité des dossiers traités avant l’avènement de ce régime.
 La Rédaction

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Editorial

  • Entre deux bourdes
    Etre le fils d’une ancienne « célébrité politique » et tenter d’exhiber le nom de son père, d’une part, s’aventurer à devenir le premier magistrat de la ville des Mille, de l’autre, relèvent de deux erreurs voire deux bourdes. Entre ces deux erreurs grossières, il faut savoir en profiter pour se frayer le chemin de la victoire. Trois candidats parmi les sept en lice pour conquérir le fauteuil de l’Hôtel de ville d’Antananarivo tentent de « vendre » le nom de leurs pères. Point n’est plus besoin de les citer nommément, on les connait. Ils ont un point commun, aucun d’entre eux n’a eu ou effectué un rôle électif ou une responsabilité quelconque à Antananarivo. Leurs pères respectifs ont été déjà d’une manière ou d’une autre responsables soit étant élus ou étant nommés à Antananarivo-Ville, président du Fivondronampokontany, député ou maire ou au-delà Premier ministre, Chef d’Etat.

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