Publié dans Politique

Attaque de la chenille légionnaire - Antanetibe Mahazaza sur le qui-vive

Publié le dimanche, 17 février 2019

Les autorités communales d’Antanetibe Mahazaza, Ambohidratrimo, sont fermes. Des mesures seront prises contre toute inaction face à l’attaque de la chenille légionnaire d’automne (CLA). Elles consistent en la destruction non négociable des cultures touchées mais non traitées, pour une raison ou une autre, par les propriétaires. Les dispositions visent à maîtriser la population de ce ravageur qui cause d’importants dégâts dans les plantations.
Située à moins d’une cinquantaine de kilomètres à l’ouest d’Antananarivo, la Commune rurale est réputée être la capitale des œufs de Madagascar. En moyenne, 200 000  à 300 000 œufs par jour sortent de la localité. La piste longue de 9 km reliant le chef-lieu à la RN4 au niveau de Mahitsy est ainsi baptisée « La route des œufs » dont le chantier de bitumage par le soin des Chinois était officiellement lancé l’an passé.



Champs entiers

L’arrivée en 2017 de la CLA, un insecte nocturne, menace d’ébranler cette économie rurale, florissante jusqu’à récemment, et la sécurité alimentaire mise en exergue par l’IEM et la Politique générale de l’Etat. Le maire Louis Firmin akotonomenjanahary explique qu’il faut absolument des provendes pour produire les œufs. « Le maïs constitue 60 % des provendes. Le reste est fait du mélange de farine de poisson, de soja, d’arachide, de coton, de coquillage, d’oligoéléments, de sons de riz, de tourteau… », précise-t-il.
Mais la CLA remet en cause la production de maïs-grain. Les champs maïzicoles du coin sont tous infestés. L’infestation était responsable de la diminution de 40 à 70 % du rendement en 2018. Les pertes pourraient être encore plus cette année. Des champs entiers sont détruits. De ce fait, des éleveurs-planteurs sont obligés de renouveler la culture en pleine saison culturale à la suite de l’infestation généralisée.

Complexe

Pire, l’ennemi s’attaque également à d’autres types de culture comme le riz pluvial et le haricot. De fait, l’insecte se nourrit de plus de 80 espèces de plantes. Mais le maïs reste son aliment préféré. Les Seychelles sont
le dernier pays de l’océan Indien touché après Madagascar. Le besoin en maïs-grain pour l’ensemble des îles de la zone est estimé à 658 000 tonnes contre les 337 137 tonnes disponibles. La Grande île en produit 316 331 tonnes. L’ennemi est malheureusement présent dans toutes les 22 régions de l’île à présent.
La lutte contre la CLA est complexe, onéreuse et de longue haleine. Il faut une forte collaboration de tous les acteurs concernés, à commencer par le ministère et ses partenaires nationaux et internationaux, une bonne connaissance des paysans, et surtout de la maîtrise de la lutte intégrée. Un adulte femelle pond 150-300 œufs alors qu’il peut y avoir une dizaine de générations en une seule année.

Ennemi international

Le traitement est techniquement exigeant. Lutte chimique et lutte mécanique sont inséparables l’une de l’autre. La lutte chimique coûte très cher et nuit à l’environnement ainsi qu’à la santé humaine et animale. La lutte mécanique est efficace dans une certaine mesure. Mais elle expose les paysans à d’autres risques car ils doivent veiller au-dehors de chez eux toute la nuit, ce qui n’est pas évident en raison du contexte d’insécurité rampante pour les paysans d’Antanetibe Mahazaza. Il en est de même de la lutte chimique. Le recours aux façons malagasy est encouragé mais de peu d’efficacité.
Pour l’agent de développement agricole Davidson Bienvenu Rakotonarivo, la CLA est un ennemi international. « Il n’est pas aisé de lutter contre lui. Il est présent en Amérique depuis 2006. Mais, même avec les moyens financiers et techniques dont les Américains disposent, ils n’arrivent pas à l’éliminer jusqu’ici. L’argent et les technologies s’avèrent insuffisants pour le combattre. Le succès dépend de nous tous et de ce qui existe chez nous », s’est-il adressé aux représentants des paysans la semaine dernière.
Manou Razafy

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Editorial

  • Sitôt installé… !
    Sitôt installé, sitôt au travail ! Il n’y a pas de temps à perdre, les nouveaux membres du Gouvernement retroussent immédiatement les manches et se mettent en chantiers. Ils n’ont pas de marge de manœuvre pour apprendre. Censés être opérationnels dans l’immédiat, on les attend sans palabre à pied d’œuvre. Au-delà des débats souvent houleux tournant autour de la nomination du Premier ministre, le chef du Gouvernement Herintsalama Rajaonarivelo, les uns jubilent, d’autres doutent. Auparavant, lors de la mise en place du numéro un de l’Etat, le colonel Randrianirina Mickael, le Président de la Refondation de la République, les avis créent des vagues. Le même phénomène se produisait. Certains espèrent un lendemain meilleur, d’autres rejettent. La Haute Cour constitutionnelle a tranché dans le vif. Le temps presse, il faut agir vite et on verra ! Maintenant, place aux actes ! Les observateurs espèrent bien que les nouveaux membres de l’Exécutif…

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