« La République de Madagascar est un Etat reposant sur un système de collectivités territoriales décentralisées composées de Communes, de Régions et des Provinces dont les compétences et les principes d’autonomie administrative et financière sont garantis par la Constitution et définis par la loi », stipule l’article 3 de la loi fondamentale. L’article 143 en complète les dispositions.
Critères exigés
Convoité ! Tel pourrait – on qualifier le poste de gouverneurs dont la nomination approche à grands pas. Comme lors de la formation du Gouvernement, les lobbying et tractations ne sont pas inévitables. Récemment, des voix ont commencé à se faire entendre pour plaider en faveur de certaines personnalités. Parmi les noms qui circulent, celui d’un ancien ministre et prétendant à la dernière course présidentielle ou encore un ancien chef de région. En tout cas, la liste sera longue si chaque région devait proposer la ou les personnes qui convient. Quid des critères de sélection alors ? Ce qui est sûr et évident c’est que les gouverneurs devront au moins épouser la politique et l’idéologie du pouvoir c'est-à-dire l’Initiative pour l’Emergence de Madagascar (IEM). A cela s’ajoutent les critères d’intégrité, d’appartenance à chaque région concernée et bien sûr de compétence pour garantir la rapidité et la qualité des réalisations en matière de développement pour chaque région. La nomination des gouverneurs de région a suscité des débats ponctuels de la part des politiciens et des juristes. De fait, le deuxième paragraphe de l’article 143 de la Constitution prévoit que « la création et la délimitation des CTD doivent répondre à des critères d’homogénéité géographique, économique, sociale et culturelle. Elles sont décidées par la loi. » La création d’une ou des régions supplémentaires est donc conforme à la loi.
De surcroît, le Président a maintenant le pouvoir de légiférer à la suite de l’arrangement institutionnel matérialisé par la validation par l’Assemblée nationale du projet de loi déléguant le pouvoir de légiférer à celui aux commandes du pays depuis le 19 janvier dernier. Iavoloha dispose donc d’un arsenal juridique suffisamment complet pour mettre en place de nouvelles structures opérationnelles de l’Etat. Il lui reste après tout des aspects politiques et techniques pour désigner les gouverneurs. Beaucoup souhaitent que les critères techniques priment sur les considérations politiques. La ligne suivie par le sommet de l’Etat semble aller dans ce sens. Pas mal de ces nouveaux hauts responsables ont été choisis plus sur la base des compétences et de l’engagement personnel vis-à-vis de l’IEM que sur l’appartenance politique. Ceci est déjà un saut qualitatif notable dans la conduite des affaires publiques chez nous.
M.R et S.R.