Publié dans Politique

Jaovita Hortense Florette - « Sans la débrouillardise féminine, la population malagasy n’aurait pu vivre normalement »

Publié le dimanche, 10 mars 2019

Jaovita Hortense Florette n’a jamais raté la célébration de la date symbolique du 8 mars pour les femmes du monde entier. Une femme très discrète mais   qui  est devenue,  malgré elle, une figure féminine  montante de  la Région  nord de l’île. C’est une femme battante qui  croit fermement que cette journée revêt un sens particulier à Madagascar. Nous sommes une société matrimoniale a-t-elle confirmé, l’égalité des genres n’est pas la finalité des combats féminins mais seulement une étape pour la lutte pour le développement harmonieux de notre société. Elle adhère à  la vision du régime actuel qui fait montre d’une volonté sans faille vers le développement national .Par contre, selon cette femme qui, chaque fois, fait la part des choses, les réformes qu’on entreprend ne doivent, en aucun cas, fragiliser l’unité et la solidarité nationale. Interview.
Question : La journée du 8 mars est devenue à Madagascar pleine de symbole .Qu’en pensez-vous ?
Jaovita Hortense F. : Vous avez raison. A l’origine, cette date est décrétée par les Nations unies pour conscientiser l’humanité sur la nécessité d’une lutte commune pour l’égalité des genres .A Madagascar comme vous dites, cette date revêt un sens particulier et c’est notamment pour mettre en exergue les rôles importants des femmes malagasy  dans notre société en tant qu’épouse , mère et première responsable dans la vie familiale. Comme on le sait, notre société est matrimoniale et cela diffère les femmes malagasy de leurs sœurs de par le monde. J’ose même dire que  les femmes malagasy ont une place prépondérante non seulement dans la famille mais surtout dans la vie nationale. Elles sont à juste titre les chevilles ouvrières des œuvres de développement socioéconomiques du pays. La journée du 8 mars est partout dans tout Madagascar célébrée avec ferveur non pas seulement pour  l’égalité des genres mais surtout pour montrer la place importante des femmes malagasy dans notre société et dans la vie nationale.
 Question : Le contexte est très difficile. Quels rôles doivent jouer les femmes car l’heure est  au redressement national ?
Jaovita Hortense F. : La gent féminine représente au moins  les 52% de la population en général selon à peu près les statistiques officielles. Cela nous incombe à une responsabilité plus importante et plus large  mais ne doit pas être perçu comme un ventre mou de notre société. Ce contexte difficile nous oblige à agir. Certes, la complémentarité  dans les actions des conjoints dans les foyers  ne sont pas à démontrer. Par contre, le rôle des femmes qu’elles soient au foyer ou dans une responsabilité quelconque à l’extérieur reste plus important que celui des hommes car elles ne luttent pas seulement pour donner un cadre de vie décent à son petit clan familial mais  veillent à ce que tout ce qu’elles entreprennent ait des retombées plus larges à l’échelle nationale. Ne dit-on pas chez nous que le nom «  Firenena »  est issu directement du nom « reny ».
En parlant de contexte difficile, je prends l’exemple de cette insécurité généralisée qui fait des ravages non seulement en termes de victimes physiques mais surtout morales .Ce sont les femmes qui sont généralement les plus touchées car c’est l’ensemble de ces actions en tant que bases fondamentales de l’avenir de la Nation malagasy qui sont dans une fébrilité extrême. Les hommes quand ils parlent d’insécurité, ils versent, dans bien des cas,  dans des solutions de facilité comme la répression directe. Nous, qui sommes des mères  et des épouses, nous avons une autre vision des choses. Ces délinquants sont nos enfants .Un adolescent délinquant  envoyé en taule est un signe flagrant d’un manquement grave de la famille en particulier, de la société villageoise et de la Nation en général à leur responsabilité.
 Les perceptions des femmes sur cette pauvreté généralisée sont aussi pareilles. Devant une telle situation, les hommes se jettent les responsabilités et se livrent à des zizanies politiques  à ne plus en finir. Les femmes qui supportent dans leurs foyers respectifs les poids d’une telle situation se débrouillent tant bien que mal. Sans cette débrouillardise féminine, mal connue malgré tout, la population malagasy n’aurait pu vivre normalement sans aides internationales accrues. Les statistiques ont dévoilé encore que 90% de la population vivent sous le seuil de la pauvreté.
Question : Pour juguler ces fléaux, quels rôles doivent  jouer les femmes malagasy  dans ce contexte de redressement national?
Jaovita Hortense F. : L’Etat fait montre d’une volonté réelle de changer les donnes nationales et c’est déjà louable. C’est peut être le début d’un vrai nouveau départ pour Madagascar. Il ne faut pas, par contre, que ces actions soient uniquement l’apanage de l’Etat mais il faut qu’il y ait des actions participatives de toutes les composantes de la société , notamment les femmes qui sont majoritaires qui jouent le rôle de levier de changement et des catalyseurs. L’intégration réelle des populations actives dans tout ce que l’Etat entreprend est une condition fondamentale de la réussite de notre travail de lutte contre la pauvreté et de tout ce qui est facteur de fragilité.
Question : La célébration du 8 mars coïncide exactement avec le début de mandat du nouveau régime. Quel message les femmes doivent envoyer aux acteurs politiques majeurs qui sont les décideurs de premier plan ?
Jaovita Hortense F. : Le Président Andry Rajoelina est notre guide actuellement. Il est jeune, il a de l’expérience et il a des visions. Particulièrement, je suis confiante quant à l’avenir de ce pays. Par contre, si j’ai des messages personnels à l’endroit des tenants du pouvoir en général ; en premier lieu, je les encourage à aller vers les réformes qu’il faut pour rendre notre pays une Nation moderne. Il y a tout de même des sujets et des domaines très sensibles auxquels il faut adopter des approches lucides et pleines de sagesses. Toutes les méthodes appliquées ailleurs ne sont pas toujours applicables dans notre société qui a sa spécificité anthropologique, sociologique et culturelle. Les solutions purement politiques ne sont pas toujours les bonnes même si celles-ci trouvent leurs explications dans les domaines juridiques. Les raisons,  très rationnelles soient-elles,  nous amènent aussi quelquefois vers la porte des erreurs. Nous avons une unité nationale à préserver, une solidarité nationale à asseoir solidement.
La rédaction

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Editorial

  • Entre deux bourdes
    Etre le fils d’une ancienne « célébrité politique » et tenter d’exhiber le nom de son père, d’une part, s’aventurer à devenir le premier magistrat de la ville des Mille, de l’autre, relèvent de deux erreurs voire deux bourdes. Entre ces deux erreurs grossières, il faut savoir en profiter pour se frayer le chemin de la victoire. Trois candidats parmi les sept en lice pour conquérir le fauteuil de l’Hôtel de ville d’Antananarivo tentent de « vendre » le nom de leurs pères. Point n’est plus besoin de les citer nommément, on les connait. Ils ont un point commun, aucun d’entre eux n’a eu ou effectué un rôle électif ou une responsabilité quelconque à Antananarivo. Leurs pères respectifs ont été déjà d’une manière ou d’une autre responsables soit étant élus ou étant nommés à Antananarivo-Ville, président du Fivondronampokontany, député ou maire ou au-delà Premier ministre, Chef d’Etat.

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