Publié dans Politique

Ex-député de Mahabo - Des dossiers hyper chauds sur la table de la Justice

Publié le dimanche, 28 avril 2019

Le richissime ex- député de Mahabo Ludovic Adrien Raveloson, candidat indépendant aux législatives du 27 mai, risque gros. Des piles de dossiers hyper chauds à son sujet sont sur la table du Tribunal à Morondava. La conférence de presse donnée par le procureur de la République la semaine passée n’a eu pour but que de clarifier certains aspects de l’arrestation et de la mise en détention provisoire de l’ancien parlementaire du Menabe et de son fils.

Une foule monstre s’est affluée au Palais de justice lors de leur déferrement mercredi après-midi. Des huées, mêlées de cris de joie, les ont accueillis à l’extérieur du Palais de justice, littéralement bondé. Les informations sur les présumés se sont ainsi répandues comme une trainée de poudre. Selon elles, l’ex- parlementaire serait aussi trempé dans le faux-monnayage, une infraction grave passible de prison à vie.

L’homme de la loi a confirmé que la perquisition menée au domicile du concerné à Ankilizato n’a pas permis de découvrir de faux billets chez lui. Il a toutefois corroboré la présence de paquets de billets de banque dans sa demeure. Retirés auprès de la BOA (sic), ils représentent une somme faramineuse. Les deux armes à feu trouvées lors de la première perquisition sont aussi qualifiées de légales. Le propriétaire a présenté les autorisations en bonne et due forme fraichement renouvelées.

Impacts de balles

Le procureur a insisté à dire que l’arrestation n’a rien de politique du tout. « Il n’y a pas de montage de dossier. L’homme a été recherché depuis 2017 pour un double assassinat avec préméditation (ndlr : nous avons écrit « meurtre avec préméditation ») », a-t-il souligné. Les Forces de l’ordre se sont mises sur les trousses du présumé commanditaire depuis la réception de la plainte déposée par le père des deux victimes.

Elles étaient en réalité deux jeunes hommes qui étaient grièvement blessés par des haches à l’intérieur de la maison et dans la cour de l’ex- élu avant d’être définitivement achevés ailleurs dans des atrocités inouïes toujours sur ordre de l’ancien locataire de Tsimbazaza. Les cadavres montrant des traces d’armes blanches et des impacts de balles étaient retrouvés au lieudit Beranomaso.

L’un des complices et le père des victimes étaient parmi les témoins oculaires de toutes ces brutalités et l’ont confirmé dans leur déposition respective, selon les précisions de l’homme de la loi devant la presse. « Le problème est que son lieu d’habitation (Ankilizato) se trouve loin de Morondava. Il était toujours alerté au préalable chaque fois que les Forces de sécurité allaient le prendre chez lui dès septembre 2017 », a-t-il indiqué.

Remise aux normes

« Si nous pouvions mettre la main sur lui à temps, la procédure requérant la levée de son immunité parlementaire aurait été déjà engagée. Mais il pouvait toujours échapper à la trappe », a-t-il ajouté. Même l’enquête proprement dite n’a pu s’enclencher qu’après l’arrestation du principal assassin présumé répondant au nom de Razafimaharavo ou Maharavo qui se cachait dans la forêt pour éviter toute rencontre déplaisante. Le procureur a ainsi cité clairement son nom.

La plainte sur le double assassinat déposée le 20 août 2017 n’a été reçue à Morondava que le 25 septembre de la même année. « Le décalage s’explique par la peur qu’inspire le politicien à tous les habitants », a observé le procureur. Les plaintes contre le candidat indépendant continuent d’affluer maintenant qu’il est en prison avec son fils, celui qui terrorisait littéralement quiconque au monde qu’il croyait « être supérieur » à lui.

Des sources concordantes révèlent que des dossiers sur le trafic d’armes et de munitions ainsi que le faux-monnayage existent bel et bien. Mais le Tribunal n’y a pas encore touché en attendant le bouclage de l’enquête. Par ailleurs, la chaîne publique TVM a déjà diffusé des informations en lien avec ces cas la semaine passée.

A Morondava, des bruits persistants rapportent que le présumé aurait voulu financer la remise aux normes d’une cellule spéciale à la prison d’Andabatoara exclusivement pour lui et son fils. Il voudrait démontrer ainsi qu’il a de l’argent pour tout « acheter ». En ironisant l’administration et le système judiciaire du pays, il serait toujours en possession de ses téléphones mobiles même en prison pour rester en contact avec l’extérieur.

M.R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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