L'information circulait depuis quelques jours sur les réseaux sociaux avec photos à l'appui. Six baobabs endémiques de Madagascar auraient été exportés illicitement pour être plantés à Dubaï. Comme, bien entendu, les adversaires de l'actuel régime se sont relayés pour partager et commenter la publication, en s'empressant de mettre ce fait sur le compte de ce dernier. Un quotidien de la place (par manque de recoupement ou par excès de précipitation ?), refusant de donner du crédit à un début de démenti paru sur la Toile, tomba dans le panneau en annonçant la « nouvelle » à la Une. Il est avéré actuellement que, comme soutenu (timidement, il est vrai) par certains internautes, les baobabs dont il s'agit proviennent effectivement d'Australie et non de Madagascar. En tout cas, c'est ce qui est en effet publié par l'entreprise ayant exporté ces arbres à Dubaï (voir capture d'écran) et qui, à voir sa raison sociale, y est spécialisée. Cette dernière est catégorique en affirmant que les baobabs qui trônent actuellement dans les Emirats Arabes unis ont pour nom scientifique « Adansonia Gregorii » tandis que ceux de Madagascar, lesquels figurent dans l'appendice 2 de la CITES en tant qu'espèce en danger, appartiennent à l'espèce « Adansonia Grandidieri ».
L'intox, il est vrai, est partie d'une publication citant un expert anonyme qui, apparemment à distance, avait conclu que les baobabs fraîchement plantés à Dubaï venaient de Madagascar, tout en précisant qu'il s'agissait des espèces les plus grandes et les plus célèbres que compte la Grande île. Une information qu'il fallait prendre avec des pincettes. A voir en effet les images prises lors du transport des arbres en question, il est pratiquement impossible que le convoi (plus qu'impressionnant) ait pu passer inaperçu à Madagascar, tout au long de son itinéraire jusqu'à l'embarquement. Dans tous les cas, il est significatif que depuis que l'information a fait son apparition, aucun signalement de disparition et/ou de transport illicite de baobabs n'a été fait jusqu'ici. Car il est clair que, s'agissant d'espèce protégée sur le plan international, tout ce qui concerne ces arbres en voie de disparition (endroits où elles poussent, leur nombre etc,) est répertorié.
La Rédaction