Jusque-là, l’enquête n’a encore réussi à percer le mystère à propos de la véritable cause de cette chute mortelle. Pourtant, les premiers éléments de l’information ont avancé qu’elle se serait jetée volontairement après avoir réussi à ouvrir la trappe sans difficulté. L’ex-étudiante de Cambridge effectuait des recherches sur les crabes.
Franck Roland
Le reflexe cachottier fait naître des suspicions
La nature a horreur du vide. En l’absence de communiqué officiel l’infirmant ou la confirmant, la version initiale concernant la chute d’une étudiante britannique à partir d’un avion en vol au dessus du littoral nord-est du pays le 25 juillet dernier, a été totalement éclipsée par les supputations plus ou moins tendancieuses véhiculées sur la Toile, lesquelles ont eu pour effet de laisser planer des suspicions sur les déclarations des enquêteurs. Il y a bien eu, certes, des éléments d’informations émanant de source policière sur le déroulement de la tragédie. Pour avoir été trop laconiques cependant, ils ont eu pour effet pervers d’enfler davantage les suspicions. D’autres avis, autres que ceux des enquêteurs, auraient été nécessaires pour étayer les explications avancées, quant aux circonstances de l’accident. Il en est ainsi par exemple de la possibilité d’ouvrir la porte d’un avion léger à plus de 1000 mètres d’altitude. Il en est de même pour les effets prêtés aux médicaments (antipaludéens ?) que la victime aurait pris et qui l’auraient rendue incontrôlable. Sous d’autres cieux, lors d’événements similaires, les autorités judiciaires ne se contentent pas de communiqué, pour tenir le plus tôt possible et régulièrement un point de presse afin d’éclairer au mieux l’opinion publique et surtout, pour ne pas laisser la place aux interprétations. A Madagascar, le reflexe est encore à la cachotterie, comme si toute enquête relevait du « secret défense ». Bien souvent, les quêtes d’information des journalistes se heurtent au sempiternel « secret de l’instruction ». La conséquence est que Dame rumeur aura tout le temps de faire des ravages avant que la version officielle ne vienne pour rétablir la vérité. Dans la plupart des cas cependant, le mal est déjà fait. Pour en revenir au cas de la jeune étudiante disparue, les premières informations sur l’accident avaient déjà fait état de la présence d’une autre ressortissante britannique à bord de l’avion, laquelle avait fait tout son possible pour empêcher sa compatriote de commettre l’irréparable. Un fait que le pilote de l’avion pourra parfaitement corroborer. Ces mêmes informations avaient révélé que, la veille du drame, les parents de la victime avaient su par celle-ci qu’elle avait « un problème ». Et c’est la raison pour laquelle la seconde femme - qui n’a rien à voir avec la famille endeuillée - a été contactée pour assister et accompagner la malade pour un retour d’urgence, à Tana dans un premier temps. On connaît la suite. L’on sait que cette version initiale du drame a par la suite complètement disparu des écrans pour laisser la place à toutes les hypothèses possibles et imaginables, insinuant que les enquêteurs ne disent pas la vérité, du moins toute la vérité. Un simple point de presse se limitant strictement à relater les faits ci-dessus, et de préférence appuyé par des explications techniques et avis médical pertinents, aurait pourtant permis d’éviter un tel
désagrément.
Hery Mampionona