Publié dans Politique

Ravalomanana en défenseur de l’opposition - Mémoire courte, mea culpa ou hypocrisie ?

Publié le vendredi, 16 août 2019

Après la déclaration officielle du TIM sur son appartenance à l’opposition au régime en place, le fondateur de ce parti, Marc Ravalomanana, est sur tous les fronts afin d’apporter les arguments plaidant pour une opposition officielle dans un régime démocratique. Une croisade sur le tard qui amène à penser que, en ignorant que le principe est déjà consacré depuis 2011 par la loi n°2011 – 013 du 9 septembre 2011 portant statut de l’opposition et des partis d’opposition, le prêcheur lui-même serait un converti de fraîche date.  Dans tous les cas, beaucoup se demandent si Marc Ravalomanana n’a pas la mémoire courte pour oublier que, lorsqu’il était au pouvoir, pourchasser les opposants était son sport favori.

 

Doit-on rappeler en effet le régime TIM était passé maître dans l’art de « monter des dossiers » à l’encontre de tous ceux qui osent se dresser sur son chemin. Citons, entre autres, le cas du maire de Toamasina Roland Ratsiraka qui, en 2007, a été destitué et poursuivi pénalement sur la base d’un dossier vide. Après avoir goûté la compagnie des rats géants de la geôle d’Ambalatavohangy,  le neveu de l’Amiral rouge a été innocenté purement et simplement à l’issue de son procès. On rappellera au passage que ce sera la diffusion de la prestation audiovisuelle du même Amiral rouge, qui tenait alors un langage d’opposant au régime Ravalomanana, qui va coûter en 2008 à la station privée VIVA une mesure de fermeture dans  un premier temps, puis un violent assaut manu-militari le réduisant définitivement au silence dans un second.

C’est d’ailleurs la vie dure menée au jeune maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, élu en 2008, lequel a cristallisé l’opposition au pouvoir du puissant patron de l’empire Tiko, qui aura été à la source de la descente aux enfers de ce dernier. « Tsy azo ekena ho lasan’ny mpanohitra Antananarivo » (il est hors de question qu’Antananarivo tombe entre les mains de l’opposition, traduction libre), s’est exclamé Marc Ravalomanana lorsque la victoire du leader du TGV a commencé à se dessiner au vu de l’allure prise par les propagandes électorales pour la mairie de la Capitale. On se souvient également du « ampidino ny tongotra ! » (Décroise tes jambes !) aboyé sèchement devant les caméras au nouvel édile de la Ville des Mille alors en visite de courtoisie auprès du Président de la République en exercice, suite à son élection. Il en est de même de la phrase  mémorable « Tsapao aloha ny herinareo vao mitsapa ny aty » (évaluez bien vos forces avant de vous mesurer à moi, traduction libre) balancée devant la presse nationale alors que la crise de 2009 était à son paroxysme.

En militant actuellement pour l’opposition, il apparaît que Marc Ravalomanana est en train de faire son mea culpa et celui de sa propre gouvernance. La question est de savoir s’il le fait en toute humilité ou par pure hypocrisie. Dans tous les cas, il semblerait bien que le siège de 7e vice-président de l’Assemblée nationale y est pour beaucoup.

Hery Mampionona

Fil infos

  • Déstabilisation supposée de la Refondation de la République - Silence total !
  • Actu-brèves
  • Vie de la Nation - Le Cardinal Tsarahazana dénonce un « christianisme de façade »
  • Actu-brèves
  • « Perquisition » avec violence - Les parents d’une haute conseillère Constitutionnelle torturés
  • Enseignement supérieur - Tolérance zéro réaffirmée face aux abus sexuels
  • Actu-brèves
  • Hauts emplois de l’Etat - Ruée vers les 24 postes de chef de Région
  • Elections consulaires des Français de l’Etranger - La liste Français du Monde revendique une meilleure prise en charge sociale
  • Refondation - « L’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise », dixit la société civile

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

A bout portant

AutoDiff