A charge de revanche
Mais comme un malheur n’arrive jamais seul, l’une des perspectives qui avait mis le baume au cœur, pas seulement des footeux mais des sportifs en général, risque aussi d’être remise aux calendes grecques. « Important mais pas prioritaire », c’est ainsi que les dirigeants de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) ont en effet qualifié le projet de réhabilitation du stade de Mahamasina, annoncé par le Président de la République dans la foulée de l’accueil des Barea, suite à leur mémorable prestation lors du dernier CAN.
Cette cinglante réplique, publiée le plus officiellement du monde par la cellule de Communication de la CUA (laquelle, décidément, est chargée des « basses besognes » ces derniers temps), fait suite à ce que l’équipe de la mairie de la Capitale considère comme une indélicatesse du pouvoir central à son endroit, lorsque des émissaires de celui-ci se sont pointés inopinément au stade de Mahamasina pour une visite des lieux dans le cadre du projet suscité. Tel qu’il est rédigé, le Communiqué de la Mairie, au lieu d’un simple rappel des procédures à suivre, semble remettre en cause les travaux en eux-mêmes, du moins leur opportunité. Mais la friction entre les deux entités, CUA/pouvoir central, va encore monter de plusieurs crans lorsqu’un hélicoptère de l’Armée va survoler le stade au centre du litige, en vue d’un atterrissage forcé pour l’une, d’un exercice de simulation pour l’autre. Un autre cap est franchi avec l’interpellation de ceux qui ont relayé et interprété à leur manière ce fait, lesquels se trouvent être des proches de la CUA. Il n’en faut pas plus pour que certains esprits mesquins au sein de cette dernière succombent à la tentation de compromettre le projet présidentiel suscité en lui mettant les bâtons dans les roues, juste à charge de revanche. C’est dans cette atmosphère malsaine que les Barea attendent leurs prochains rappels pour les compétitions dans lesquelles ils sont engagés, à savoir le CHAN (Championnat d’Afrique des Nations) et les éliminatoires de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Des Barea mal barrés avec un coach sur lequel plane un énorme point d’interrogation et un temple de football encore à l’état de « champ de patates », aux dires de certaines équipes visiteuses, mais dont la réhabilitation ne doit pas être à l’ordre du jour pour certains.
Hery Mampionona