Publié dans Politique

Nicolas Dupuis incertain, stade de Mahamasina compromis - Les Barea mal barrés

Publié le mercredi, 04 septembre 2019

Plaisanterie de mauvais goût. Le nouveau président de la Fédération Malagasy de football (FMF), Raoul Arizaka Rabekoto, a très mal choisi le moment de faire de l’humour avec les journalistes. Du moins, si l’on tient pour vrai son explication selon laquelle c’était juste pour plaisanter qu’il avait feint de ne pas connaître le coach de l’équipe nationale, Nicolas Dupuis, lors de sa première rencontre avec la presse, avant-hier, après sa prise de fonction à la tête du football malagasy,.  Dans tous les cas, bon nombre de supporters des Barea  -  lesquels ne sont pas seulement constitués par des férus du ballon rond  -  n’ont pas du tout digéré cet humour mal placé sur un sujet qui leur tient à cœur au plus haut point. Beaucoup d’entre eux sont convaincus  que le nouveau locataire  d’Isoraka avait bel et bien fait semblant de ne pas connaître Nicolas Dupuis, mais c’était pour signifier le peu de considération qu’il accorde à celui-ci, comme le confirme d’ailleurs la réponse à la question qui a été posée. « …hoatry ny olona rehetra » (comme monsieur tout le monde, traduction libre), s’est exprimé Raoul Arizaka Rabekoto au sujet de celui qui fut élu meilleur coach de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN), après avoir été élevé Chevalier de l’Ordre  national malagasy par le  Président de la République en exercice.  Tout ceci pour dire que la reconduction du contrat de Nicolas Dupuis à la tête des Barea est loin d’être évidente, pour ne pas dire incertaine, contrairement  à ce qu’espéraient les  millions de citoyens qui avaient suivi le périple au pays des pyramides de leur équipe nationale. La nouvelle équipe de la FMF, son président en tête, est-elle consciente qu’en remettant en cause le sélectionneur de l’équipe nationale malagasy, version CAN 2019, elle risque de se mettre à dos tout un peuple encore subjugué par cette grande première dans l’histoire du football du pays ? D’aucuns estiment qu’il s’agit là, de la part du nouveau président de la FMF, d’une susceptibilité mal placée par rapport à l’annonce faite par Andry Rajoelina, dès juillet 2019, de la poursuite de la collaboration avec Nicolas Dupuis.


A charge de revanche
Mais comme un malheur n’arrive jamais seul, l’une des perspectives qui avait mis le baume au cœur, pas seulement des footeux mais des sportifs en général, risque aussi d’être remise aux calendes grecques. «  Important mais pas prioritaire », c’est ainsi que les dirigeants de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) ont en effet qualifié le projet de réhabilitation du stade de Mahamasina, annoncé par le Président de la République dans la foulée de l’accueil des Barea, suite à leur mémorable prestation lors du dernier CAN.
Cette cinglante réplique, publiée le plus officiellement du monde par la cellule de Communication de la CUA (laquelle, décidément, est chargée des « basses besognes » ces derniers temps), fait suite à ce que l’équipe de la mairie de la Capitale considère comme une indélicatesse du pouvoir central  à son endroit, lorsque des émissaires de celui-ci se sont pointés inopinément au stade de Mahamasina pour une visite des lieux dans le cadre du projet suscité.  Tel qu’il est rédigé, le Communiqué de la Mairie, au lieu d’un simple rappel des procédures à suivre,  semble remettre en cause les travaux en eux-mêmes, du moins leur opportunité.   Mais la friction entre les deux entités,  CUA/pouvoir central, va encore monter de plusieurs crans lorsqu’un hélicoptère de l’Armée va survoler le stade au centre du litige, en vue d’un atterrissage forcé pour l’une, d’un exercice de simulation pour l’autre. Un autre cap est franchi avec l’interpellation de ceux qui ont relayé et interprété à leur manière ce fait, lesquels se trouvent être des  proches de la CUA. Il n’en faut pas plus pour que certains esprits mesquins au sein de cette dernière succombent à la tentation de compromettre le projet présidentiel suscité en lui mettant les bâtons dans les roues, juste à charge de revanche.  C’est dans cette atmosphère malsaine que les Barea attendent leurs prochains rappels pour les compétitions dans lesquelles ils sont engagés, à savoir le CHAN (Championnat d’Afrique des Nations) et les éliminatoires de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Des Barea mal barrés avec un coach sur lequel plane un énorme point d’interrogation et un  temple de football encore à l’état de « champ de patates », aux dires de certaines équipes visiteuses, mais dont la réhabilitation ne doit pas être à l’ordre du jour pour certains.
 Hery Mampionona

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Editorial

  • Ouragan
    Entre le Népal et la France, en passant par Israël / Gaza, des rafales de vents violents de la taille des ouragans pouvant atteindre une vitesse de destruction jusqu’à 200 km/h rasent tout sur leur passage. Au Népal, la population, estimée à 30 millions d’habitants, n’en pouvait plus. L’économie népalaise, essentiellement ancrée dans le monde agricole, se sent à l’étroit. Elle dépend globalement de la diaspora travaillant en Inde ou ailleurs pour une main-d’œuvre fragile et vulnérable. Parmi les pays les plus pauvres d’Asie, le Népal ne dispose pas des perspectives d’avenir notamment pour les jeunes. La jeunesse népalaise, lasse de subir les défaillances du système politique et économique corrompu du pays et largement dominé par les voisins géants, l’Inde et la Chine, bravait les restrictions imposées par le Gouvernement. Le vase débordait lorsque les dirigeants népalais ont bloqué les connexions des réseaux sociaux dont entre autres les 26 d’entre…

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