Publié dans Politique

Transparency International - La Santé publique minée par la corruption

Publié le vendredi, 27 septembre 2019

Une réalité triste et douloureuse ! Tel est le constat qui ressort de l’étude menée par Transparency International – Initiative Madagascar (TI-IM) dans le cadre du projet « Tsaboy ny gasy », financé par l’Union Européenne pour mesurer le coût et les impacts de la corruption dans le domaine de la santé à Madagascar. Selon les résultats de cette étude présentés hier au Louvre Antaninarenina, près de 65% des Malagasy auraient été victimes de la corruption dans le domaine de la santé.

 

Surfacturation de médicaments, imposition de prestataires payants ou plus onéreux aux usagers, surenchérissement de l’accès et de la qualité des soins, erreurs et négligences médicales, constituent les principales manifestations de la corruption dans ce secteur. A cela s’ajoute la contrainte qui pèse sur les usagers pour qu’ils fassent appel à leurs réseaux de connaissances pour accéder aux soins.  84% des individus interrogés par l’équipe de Transparency International confirment l’existence de la corruption et 37% reconnaissent avoir pratiqué une forme de corruption. Le nombre de victimes serait plus important à Antananarivo (73%) et à Antsiranana (67%). 63% de la population de l’étude reconnaissent la nécessité de porter plainte devant un cas de corruption.

Des hôpitaux transformés en « mouroirs »

Ces nombreux constats révèlent une réalité vécue par de nombreux malagasy qui côtoient les hôpitaux publics au quotidien. Rares sont les patients qui peuvent faire le témoignage de services satisfaisants après un passage dans ces hôpitaux. Pire, ces établissements de santé suscitent même l’appréhension des usagers qui craignent d’y trouver la mort au lieu de soins adéquats en cas de maladie grave. Au lieu de donner l’espoir d’une guérison aux malades, les hôpitaux sont désormais considérés comme des mouroirs surtout pour les plus démunis qui n’ont pas les moyens de s’offrir les services des centres de santé privés.

Face à cette situation, TI-IM demande aux dirigeants et responsables de la santé à tous les échelons « d’assurer la bonne gouvernance du secteur à travers des réformes légales, structurelles et disciplinaires ». Outre les sanctions légales contre les auteurs de corruption,  cet organisme international suggère aussi l’application des sanctions administratives pour les infractions individuelles. Le Gouvernement est aussi appelé à mener des audits et des évaluations de performances des établissements de santé à tous les niveaux et encourager la dénonciation des faits de corruption dans tous les domaines. L’Etat est aussi appelé à augmenter le budget alloué aux dépenses de santé.

Sandra R.

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Editorial

  • Concertation nationale
    Sauf contretemps de dernier moment, la concertation nationale démarre ce jour, mercredi 10 décembre. Le colonel Michaël Randrianirina, Chef de l’Etat, l’a annoncé publiquement la semaine passée. Elle devait s’étaler sur les 24 mois à venir. Apparemment, les cinq colonels à la magistrature suprême de l’Etat envoient un message clair à la Nation et à la Communauté internationale qu’ils entendent respecter le délai imparti de deux ans annoncé sur la Place du 13 Mai et confirmé dans les déclarations officielles ou solennelles. Le Président de la Refondation de la République avec à ses côtés les quatre colonels, Hauts conseillers de la République, s’engage à organiser une concertation nationale qui devait durer deux ans au cours de laquelle sera question de l’échafaudage de l’ossature de la Refondation nationale dont les travaux se trouveront sous la houlette des quatre chefs d’église du FFKM. Un défi pharaonique et un pari de titan !…

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