L’on peut citer, à titre d’exemple, dans son projet de révision constitutionnelle qui a dû se faire cette année, le Président de la République s’est heurté au refus de la Haute Cour constitutionnelle. Bien que les juges d’Ambohidahy n’aient émis qu’un « avis » défavorable par rapport à une éventuelle révision de la Constitution, le Chef de l’Etat n’a fait aucun forcing et s’y est conformé sans problème.Rappelons que d’après son avis, la HCC a argumenté que « toutes les conditions ne sont pas réunies pour organiser un référendum dans le pays ». Malgré le droit d’initiative référendaire dont dispose le Président de la République en matière de révision de la Constitution, il est néanmoins tenu de respecter l’ensemble des prescrits constitutionnels à ce sujet.
Abstraction sur le forcing
Une autre preuve de respect de la législation, sa demande d’avis concernant la création d’une fondation durant son mandat actuel de Président. Le locataire d’Iavoloha a pu, effectivement, prendre une initiative en contournant les lois mais a préféré effectuer toutes les démarches légales en vue de mettre en place sa propre fondation à but strictement social.Il y eu également l’organisation d’audiences foraines à la prison d’Antanimora à laquelle s’est opposé le comité d’éthique au sein des magistrats de Madagascar. Le numéro un du pays n’a émis aucune objection. Du coup, les audiences foraines ont été finalement transférées au Tribunal d’Anosy. Et durant cette visite à la prison d’Antanimora, Andry Rajoelina a tenu à user ses prérogatives en donnant la liberté à trois vieillards par l’entremise de la grâce présidentielle. Un geste que certains ont pourtant encore critiqué en avançant des arguments fallacieux mais la majorité salue l’initiative de l’homme fort du pays. « Là, je fais abstraction de toute divergence d'opinion sur ce jeune Président et lui donne un bon point comme à l'école. Les détenus sont des humains comme vous et moi, leurs droits en tant qu'être humain sont inaliénables. 36ans à l'ombre, malade, la remise de peine me semble raisonnable. Que la grâce du Saint Esprit continue d'illuminer et guider les pas et décision du Président », reconnait une personnalité dont la couleur politique n’est pas celle du parti présidentiel.
Il en est de même pour la très récente polémique liée au projet « Tanà -Masoandro » qui sera exécuté du côté d’Ambohitrimanjaka et ses environs. Etant donné qu’il s’agit d’un projet présidentiel, le Chef de l’Etat a bel et bien pu occulter toutes démarches de dialogue et procéder à une expropriation pour cause d’utilité publique. Pourtant, le régime a privilégié l’échange avec les riverains concernés qui bénéficieront sans exception d’indemnisation avant le coup d’envoi du projet. L’homme fort du pays a, une fois de plus, encore montré son statut de vrai homme d’Etat qui respecte la législation en vigueur. Une qualité rare chez un Président à Madagascar !
La Rédaction