Cette ancienne membre du Gouvernement est accusée d’implication dans une affaire de détournement d’une somme de plus d’un milliard d’ariary au titre de régie d’avance unique et exceptionnelle pour l’achat de différentes fournitures auprès du ministère de la Population en 2018. Dans cette affaire, tout laisse à penser qu’il s’agit d’un détournement puisque selon les informations obtenues, aucun marché public n’aurait été lancé, et aucune fourniture n’a été livrée. A l’époque, des rumeurs ont circulé selon lesquelles la somme d’argent aurait été acheminée dans des sacs depuis la Banque centrale vers le domicile de la ministre en question. Les observateurs sont sceptiques sur la suite donnée à ces affaires. Jusqu’ici en effet, la Haute Cour de Justice n’a toujours pas travaillé. Pour beaucoup, elle ne mérite pas son appellation. En effet, en voyant la tournure des récentes affaires traitées en matière de corruption, nombreux sont ceux qui sont tentés de croire en l’existence d’une Haute Cour de l’injustice et de l’impunité des « gros poissons » de la République malgré les efforts menés par certaines entités pour essayer de mettre un coup d’arrêt à ces criminels en col blanc.
Force est en effet de constater que jusqu’ici aucune affaire n’a eu de suite. Pour ne citer que le cas des subventions exceptionnelles accordées par l’ancien ministre de l’Intérieur, Olivier Mahafaly Solonandrasana, des cas pour lesquels la femme d’affaire Claudine Razaimamonjy croupit en prison. Pareil pour le cas de la vente de la villa Elisabeth dans lequel le nom d’un ancien ministre avait été cité et pour lequel un ancien haut fonctionnaire devenu député est actuellement en prison.
La complexité de la procédure est mise à l’index par bon nombre d’observateurs. Pour que des ministres ou des parlementaires soient traduits devant la HCJ, il faut que la requête soit déclarée recevable par le Procureur général de la Cour suprême, que cette requête soit ensuite transmise à l’Assemblée nationale, que la majorité des députés adoptent une résolution de mise en accusation avant qu’une chambre d’instruction créée auprès de la HCJ ne se mette en branle…
La Rédaction