Samedi dernier, appel a été lancé à la population de sortir dans la rue en se munissant de tout ce qui peut faire du bruit et de s'en servir à 11 heures tapantes. A l'heure H, si ce n'étaient les irréductibles du TIM qui ont investi l'étroite cour de leur QG de Bel-Air, les citoyens de la ville d'Antananarivo ont vaqué le plus normalement du monde à leurs occupations habituelles du week-end. Dans tous les cas, de tintamarres de couvercles de marmite et de coups de sifflet, il n'y a point eu. Encore moins de rassemblements, massifs ou non, sur la voie publique.
Avant-hier lundi, le nommé Fleury Rakotomalala récidiva en appelant les automobilistes à actionner leur avertisseurs, toujours à 11 heures précises, « en guise de protestation contre la dictature », selon ses propres dires. Mal lui en a pris car l'appel, lancé sur facebook, a été abondamment raillé après qu'il n'a eu pratiquement aucun écho auprès des destinataires. En effet, le concert de klaxon sollicité brilla par son…silence, faute de musiciens. Par le passé pourtant, ce genre de moyen d'expression avait eu un franc succès, notamment à Antananarivo, et c'est sans doute la raison pour laquelle le sieur Fleury a voulu le rééditer. Seulement pour cette fois-ci, aussi bien la cause que l'initiateur n'ont visiblement pas convaincu la population.
Il faut savoir que deux personnages se distinguent particulièrement ces derniers temps par leurs agissements incitant la population à la rébellion et par la virulence de leurs propos à l'encontre du pouvoir en place. A savoir, le nommé Fleury Rakotomalala ci-dessus et l'ex-magistrate Fanirisoa Ernaivo. Ils ont pour points communs d'une part, d'être établis tous les deux en France et d'autre part, d'agir à partir des réseaux sociaux. Dernièrement, ils ont été vus pour la première fois ensemble lors d'un micro-rassemblement de la diaspora anti-régime en France, confirmant ainsi la rumeur qui circulait depuis peu sur leur collusion et leur front commun contre le pouvoir en place.
Deux alliés au passé sulfureux
Pour ce qui est de Fleury Rakotomalala, il est connu pour les diatribes qu'il ne se lasse pas de déverser sur l'actuel régime en général et sur Andry Rajoelina en particulier. Comme s'il n'a rien d'autres à faire dans sa vie active, l'homme prend beaucoup de son temps à pérorer en direct sur Facebook dans des interventions atteignant parfois deux tours d'horloge. Dans ses vidéos, il évacue le fruit de ses masturbations intellectuelles sur tout et sur rien, pour mettre sur le dos de l'actuel Chef de l'Etat tous les crimes et délits possibles et imaginables. Des accusations sans fondement qui, au final, ne peuvent que prendre l'allure de papotage de bas étage.
En ce qui concerne Fanirisoa Ernaivo, elle s'est illustrée par les propos particulièrement vindicatifs qu'elle a émis en public l'année dernière à l'encontre des Forces de l'ordre. Ce qui lui a d'ailleurs valu d'être suspendue puis radiée du corps de la Magistrature. Apparemment, la dame n'a rien perdu de sa causticité puisque, dans une récente intervention sur Facebook, elle a proféré des accusations nullement voilées et nominatives à l'encontre des responsables de la CENI. Une légèreté condamnable de la part de cet ancien substitut du Procureur qui, en tant que tel, n'est pas sans savoir que de tels propos, basés seulement sur des on-dit, peuvent se retourner contre son auteur. Dans tous les cas, l'ex-bourreau de Claudine Razaimamonjy et non moins ancienne présidente du Syndicat des magistrats de Madagascar a déjà perdu toute crédibilité auprès de l'opinion publique depuis son dérapage verbal contre la Police nationale.
En exil volontaire pour des raisons qui les concernent, Fleury Rakotomalala et Fanirisoa Ernaivo croient pouvoir s'attaquer au pouvoir en place en surfant sur l'opposition. Une opposition qui voit ainsi ses ailes plombées par ces deux alliés au passé sulfureux, dont les dérives hystériques font fuir, au lieu d'attirer du monde. Les bides de samedi et lundi derniers relatés ci-dessus en sont la preuve.
La Rédaction