Publié dans Politique

Meurtre, escroquerie, abus de confiance - Ils courent, ils courent toujours !

Publié le lundi, 06 janvier 2020

Insaisissables ! Quatre personnes frappées d’avis de recherche depuis deux, cinq mois et douze mois courent toujours dans la nature et hument encore l’air libre. Ces recherchés ont défrayé la chronique policière et judiciaire malagasy, de ces derniers mois, en accomplissant des actes répréhensibles, meurtre et arnaque. En dépit des avis, les Forces de l’ordre n’arrivent pas à appréhender les fugitifs faisant ainsi naître le doute au sein de l’opinion et notamment de leurs victimes sur la volonté réelle de les mettre à l’ombre. Alain Zaheraly Rostand,  Eric Mario dit Rambo, Ramangasoavina Gérald et Jo Willy Rabe, telles sont les identités de ces  personnalités qui se sont versées dans des affaires lugubres.

Les deux premiers, des Indopaskistanais, sont accusés de meurtre d’une jeune fille prénommée Tinah à Toliary en 2017. A l’issue de leur procès, ils étaient condamnés à une lourde peine de prison à vie à Tsiafahy.  Pourtant, les deux prisonniers ont dû être par la suite transférés dans un bled perdu situé dans le Sud profond, précisément à la prison de Vohitany, dans la Commune rurale d’Ejeda, d’où ils s’étaient évadés l’année dernière. Des témoins sur place affirment que le centre de détention se trouve dans une situation trop précaire, du moins du point de vue équipement et infrastructurel. Des riverains avancent que cette prison n’a ou  presque même pas de porte. Ce qui aurait dû  faciliter l’évasion des deux Indopakistanais. Depuis, nul n’est plus en mesure de savoir si les fugitifs, qui restent désespérément introuvables,  ont pu quitter clandestinement la Grande île, ou  au moins se terrer quelque part sur place.

 Le cas du fugitif Herilanja Gérald Ramangasoavina, est lui aussi probant. Le fuyard est recherché par le Bureau anti-corruption ou BIANCO et les Forces de l’ordre pour deux dossiers sales ayant trait à la  corruption et à l’escroquerie dont on l’incrimine. En effet, ce gérant  de la société Mada Terrain  a sur le dos 3600 plaintes de victimes pour son projet « Tany Gasy » auprès du BIANCO, de la Police économique et d’autres services de Police pour escroquerie. Il s’agit d’une opération qui consiste à vendre à des particuliers des terrains se situant dans la périphérie de la Capitale, tout en offrant une facilité de paiement. Or, les mois ont passé sans que les acquéreurs n’aient reçu ni le titre ni la moindre parcelle de terrain alors que les acheteurs ont déjà effectué leur paiement. Mais le fugitif est également poursuivi dans l’affaire « Villa Elisabeth ». Il s’agit de la propriété mise à la disposition de l’ancien Président feu Zafy Albert en sa qualité de Chef de l’Etat. Depuis 2017, le BIANCO a également demandé le concours des services de Police pour rechercher et procéder à l’arrestation du gérant de la société Mada Terrain Ramangasoavina Herilanja Gérald, figurant dans la liste des personnes soupçonnées pour la vente de la Villa Elisabeth.

Enfin, Jo Willy Rabe, propriétaire de Sourc’in Voyage. Les Forces de l’ordre n’ont jamais réussi à l’attraper à la suite de multiples arnaques dont ses victimes se comptent par milliers. En effet, l’affaire Sourc’In voyage est l’une des plus grandes et plus récentes arnaques  signées Jo Willy Rabe au pays. Après avoir engrangé des sommes faramineuses de ses victimes à la suite d’offres alléchantes de soi-disant voyages organisés aux Etats-Unis, en Australie, à Dubaï, en Chine ou à Maurice, l’homme a disparu totalement du circuit…Exaspérées, ses victimes veulent intenter une action judiciaire contre le PDG de Sourc’in Voyage,  ou au moins cherchent à se faire rembourser. Ce qui n’est pas sans rappeler l’opération « bidon » « ordinateur pour tous » de JK Group ou encore « power balance » à l’époque, encore son autre signature.
L’arrestation de ces quatre individus donnera sans doute de la crédibilité à nos vaillants policiers et gendarmes dont certains éléments sont accusés à tort par une frange de  l’opinion d’être de mèche avec ces voyous et connaissent l’endroit où ils se terrent. Une affirmation gratuite que nos Forces de l’ordre vont certainement démentir par des actions concrètes.
La Rédaction



Fil infos

  • Animaux sauvages saisis en Thaïlande - Œuvre des réseaux de trafiquants à Madagascar
  • ACTU-BREVES
  • JIRAMA - Ron Weiss, nouveau directeur général
  • Production d’énergies renouvelables - L’Etat encourage les investissements privés
  • Actu-brèves
  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements
  • Actu-brèves
  • Energie renouvelable - Le premier parc éolien de Madagascar opérationnel début 2025
Pub droite 1

Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

A bout portant

AutoDiff