En effet, dans les pages dédiées au Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies où le WFDP est mentionné, il est clairement stipulé en rouge que « le fait d'avoir un profil dans cette base de données ou sur ce site internet ne signifie en aucune manière que l'organisation est affiliée aux Nations Unies, à moins que cette affiliation soit expressément indiquée, c'est-à-dire que le type de statut consultatif accordé à l'ONG auprès de l'ECOSOC soit mentionné » (Capture d'écran 1). Si l'on consulte cependant l'onglet renseignant sur le statut consultatif accordé au WFDP, le résultat est sans appel : « Cette organisation n'est pas en statut consultatif avec ECOSOC » (capture d'écran 2), peut-on y lire. Autrement dit, contrairement à ce que soutient Ny Rado Rafalimanana, le WFDP n'est pas affilié aux Nations Unies.
Ceci n'est pas sans rappeler l'histoire de la mystérieuse ICAFE (Intergovernmental Collaborative Action Fund for Excellence), une organisation aux contours flous que le même personnage avait également déclaré être affilié aux Nations Unies et dont il avait aussi prétendu en être l'ambassadeur à Madagascar.
Il se trouve pourtant que l'ICAFE est totalement inconnu aussi bien auprès des Nations Unies qu'auprès du ministère malagasy des Affaires étrangères. Or, pour étayer ses dires, Ny Rado Rafalimanana avait fait circuler sur la toile un « diplomatic laissez- passer » et un « diplomatic identification » prétendument établie à son nom par ladite organisation. Des documents identiques à ceux que l'individu brandit actuellement pour soutenir sa qualité d' « ambassadeur », mais cette fois-ci de WFDP. La question est de savoir s'ils ne seraient pas du même acabit que ceux soi-disant émanant de l'ICAFE.
Trois camions fantômes
Toujours en matière de bluff, Ny Rado Rafalimanana a récemment fait parler de lui en tournant en bourrique aussi bien des sinistrés des dernières intempéries que ceux qui ont accepté d'être ses bénévoles dans une opération de remise de dons au profit des premiers. Le controversé personnage avait en effet demandé aux volontaires d'une Région sinistrée d'avancer les dépenses relatives à la préparation et l'organisation de la remise de dons en question, à charge pour lui de procéder par la suite au remboursement par mobile banking. Une fois sur les lieux, prétextant un impératif pour s'éclipser, il avait déclaré aux sinistrés que ce seront ses représentants locaux qui se chargeront de distribuer les cargaisons des trois camions de dons, dont l'arrivée aurait été retardée par l'état des routes selon ses dires.
Beaucoup auront deviné la suite : non seulement de remboursement de frais avancés il n'y en eut point, mais personne n'a vu le moindre parechoc des trois camions annoncés, encore moins, bien évidemment et par voie de conséquence, les dons promis. A ses collaborateurs locaux qui lui réclament leurs dus, il rétorque lors d'une conférence de presse que ces derniers, en tant que bénévoles, n'ont pas à être payés, feignant ainsi d'ignorer que ces derniers ne lui demandent nullement une quelconque rémunération mais un remboursement de ce qu'ils avaient engagé à sa demande.
Sournoiserie
On se souvient également que, interpellé lors de la même conférence de presse sur le cas de Karenne Ramarojaona, une jeune fille atteinte d'insuffisance rénale à qui il a promis publiquement, avant de disparaître des écrans radar, la prise en charge de l'intégralité des frais médicaux, Ny Rado Rafalimanana a eu le toupet de prétexter devant les journalistes que ce sont les membres de la famille de la jeune malade eux-mêmes qui avaient opposé une fin de non-recevoir à son offre d'aide financière et ce, au motif que la greffe d'organe ne serait pas compatible avec leur croyance. Un mensonge éhonté qui a fait sortir de ses gonds l'unique frère de Karenne. Ce dernier, le lendemain même de la conférence de presse suscitée, a apporté un démenti catégorique à une telle allégation, révélant que la famille avait même déjà trouvé un donneur mais que ce sont les moyens financiers qui ont fait défaut. Preuve, s'il en était encore besoin, de la sournoiserie de Ny Rado Rafalimanana.
Pour en revenir au cas de WFDP, l'on ignore si les fondateurs, dirigeants et membres de cette organisation ayant son siège à Kampala (Ouganda) sont au courant des agissements de Ny Rado Rafalimanana, non seulement à Madagascar mais aussi dans d'autres endroits du globe où on compte des victimes de ce beau parleur. L'on ignore également si le personnage a vraiment été nommé « ambassadeur » par les entités dont il prétend relever. Aux dernières nouvelles selon ses publications sur les réseaux sociaux, le personnage aurait bénéficié d'une double promotion en ayant été nommé « Secrétaire général » de WFDP à Madagascar et ministre plénipotentiaire de l'organisation auprès des pays de l'Océan Indien. Sans blague !
La Rédaction