« La Chine n’a pas trouvé le remède miracle. C’est le civisme et la discipline qui ont vaincu le monstre. Faisons pareil », écrit un Facebooker malagasy. Trois courtes phrases qui en disent long sur la plus importante des mesures à observer par tous, sans exception, pour venir à bout de la plus sévère crise sanitaire mondiale des temps modernes. La Chine, l’épicentre initial de la pandémie de coronavirus, est en train de faire rayonner l’espoir.
Aucun nouveau cas d’infection n’est enregistré dans l’empire du Milieu, ces derniers jours. Sans crier victoire toutefois. Le traitement des malades continue et les mesures prophylactiques qui s’imposent en pareille situation se maintiennent. En Chine, les gens se conforment aux consignes données. C’est peut-être le résultat de l’idéologie communiste ou du totalitarisme au niveau des comportements individuels.
En réalité, la pandémie, à son stade actuel de propagation, sévit plus dans les pays dits démocratiques de l’Ouest, où les libertés publiques sont beaucoup plus prononcées qu’ailleurs, que dans les pays à démocratie embryonnaire. L’augmentation du nombre de morts en Italie et en France, entre autres, est révélatrice du fonctionnement des sociétés occidentales en temps trouble, amplifié par la crise du coronavirus. Incontestablement, la discipline reste l’arme la plus puissante pour s’assurer une immunité collective. La Chine donnerait une leçon à ce propos.
Une tactique réussie
Outre la Chine, l’épidémie aussi est désormais largement contrôlée par certains pays et notamment à Taïwan. L’archipel à quelque 200 km de la Chine, avec moins de 60 cas de contamination, fait aujourd’hui figure de modèle. L’île a mis en place des mesures extrêmement tôt, ce qui a été vu comme une tactique réussie. Les autorités taïwanaises imposent une quarantaine à tous les voyageurs en provenance d’Europe, devenue le principal foyer de l’épidémie.
Le monde entier vit au rythme de coronachose [koronakoz] ces dernières semaines marquées par l’intensification des mesures nationales dans l’espoir d’enrayer la pandémie de coronavirus qui affecte de plus en plus de pays. Le scepticisme gagne du terrain chez les moins optimistes qui voient dans la propagation rapide de la maladie le vrai visage de la plus grande menace existentielle. Le nombre de victimes et la panade, qu’elle cause aux économies, inoculent la sensation d’impuissance dans les sociétés.
La virulence du coronavirus déclenche une crise mondiale sévère. Elle jette la planète dans des incertitudes sans précédent et dans un état de méfiance permanent qui nourrit l’angoisse. La multiplication des mesures de fermeture des frontières et de confinement individuel ou collectif radicalise « la distanciation sociale » un peu partout. Dans ce contexte, les vrais/faux conseils et suggestions s’échangent à la vitesse de l’éclair sur les réseaux sociaux. Mais rarement l’invitation à la consolidation du civisme. Au contraire, des énergumènes s’amusent à propager des intox de nature à déclencher la panique générale.
Danger potentiel
« Madagascar fait partie des rares pays exceptionnellement non touchés jusqu’ici. (ndlr : avant la déclaration du Président de la République). Nous espérons, et c’est le vœu le plus cher de tous, que son cas restera tel le plus longtemps possible. La situation change à tout instant. La prise de décision en dépend en conséquence », souligne la ministre de la Communication et de la Culture Lalatiana Andriatongarivo, hier, lors de l’émission hebdomadaire « Mba tsy tompon-trano mihono » diffusée par 112 stations radios réparties sur toute l’île.
La porte-parole du Gouvernement insiste à dire que l’Etat n’entendra jamais à camoufler les informations sur la situation qui prévaut au pays. Dans le cas contraire, ce serait exposer la vie de tous les habitants sans exception à un danger potentiel. « Les dirigeants font leur travail pour protéger la population ! Il ne sera nullement de notre intérêt que le Covid-19 parvienne à s’introduire chez nous. Le virus ne fait pas la distinction entre pro et anti-régime. Tout le monde y est exposé », s’écrie la ministre.
Manou Razafy