Publié dans Société

Coronavirus à Madagascar - Les familles des prisonniers s’inquiètent

Publié le mardi, 31 mars 2020


En ces temps où la pandémie de coronavirus n’épargne pas notre pays, les proches des détenus, aussi bien ceux d’Antanimora ou de Tsiafahy ou bien d’autres encore,  s’inquiètent vivement pour plusieurs raisons. Ils craignent que ces prisonniers soient trop vulnérables au COVID-19 si jamais il y aurait des contaminations de masse, promiscuité oblige. La raison à cela, c’est que la distance sanitaire d’un mètre imposée, ne sera jamais respectée, étant donné la situation de surpopulation carcérale qui caractérise le pays.
Deuxio, les familles s’interrogent sur la survie des prisonniers vu la restriction de la circulation observée actuellement. Puisqu’il n’existe pratiquement pas de transport en commun, encore moins de taxis-ville, elles n’auront donc jamais le moyen d’apporter, comme il se doit régulièrement de la nourriture à un proche en détention. Faute d’une livraison familiale, la crainte est  donc justifiée par  la médiocre qualité de nourriture proposée par l’administration pénitentiaire aux détenus, enfin  ses éventuels impacts négatifs sur leur santé, surtout si la situation perdure.
Tertio, la question médicale est aussi un des sujets de crainte à ne pas minimiser. Les détenus souffrant d’antécédents médicaux ou d’une quelconque maladie héréditaire, et lesquels ont besoin d’un traitement : les diabétiques, les asthmatiques, les allergies ou autres problèmes de tensions artérielles, notamment dans le cas d’hypertension, se verront dans l’angoisse d’être privés de leur traitement. Les proches s’interrogent si l’administration pénitentiaire serait au moins en mesure de répondre à ces besoins en médicaments des patients.
Quarto, les questions d’hygiène suscitent aussi de l’inquiétude. Comment les détenus pourront-ils se procurer de savon pour se laver, étant donné que tout contact avec l’extérieur a été pour le moment banni.  Les familles se demandent aussi qu’avec l’interdiction aux visiteurs de pénétrer dans le périmètre du centre de détention, les détenus éprouveront de la difficulté pour obtenir des vêtements de rechange. Mais sur ce point, l’organisation est déjà passée au peigne fin. Les gardes pénitentiaires sont chargés de ce genre de mission.  
Quinto, les proches des détenus s’inquiètent de la cohabitation des seconds avec des prisonniers d’origine étrangère, notamment ceux qui venaient d’être emprisonnés. Ces détenus étrangers sont soupçonnés d’être des porteurs sains du virus, bien qu’ils soient testés négatifs. C’est bien le cas de le dire à propos de ce ressortissant espagnol, qui a dû être récemment examiné à Anosiala Ambohidratrimo.
Enfin, ces prisonniers étrangers eux-mêmes sont inquiets du fait qu’avec les mesures de restriction actuelle, ils risquent de voir leur période de détention se prolonger encore. Inutile de parler de l’angoisse de leurs proches restés dans leurs pays d’origine.
Franck R.
 

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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