Pour la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA), des quartiers tels que Soavimasoandro, Anjanahary, 67 Ha et Isotry constituent des foyers épidémiques du coronavirus. De plus, des zones périphériques comme Itaosy, Ivato ou encore Alakamisy-Fenoarivo où quelques élèves ont été testés positifs, sont également infectées par le virus. Cela fait environ 14 semaines et trois jours que Madagascar a enregistré des cas de contamination au Covid-19. Et c'était à partir du 11 mai dernier que les nouvelles contaminations ont fortement augmenté. Le pic du nombre de cas positifs a été enregistré durant la semaine dernière avec 409 individus ayant contracté le virus en 7 jours.
D'après les statistiques, la ville des mille redevient l'épicentre du coronavirus. Paradoxalement, le nombre d'indisciplinés devient de plus en plus nombreux. Les marchés hebdomadaires pour la vente des friperies et des produits agricoles, ainsi que les gargotes et les restos-bars attirent une masse populaire très tôt le matin jusqu'à une heure assez tardive. Parallèlement à cela, une négligence au niveau des consignes préventives se constate également. Pour certains, le port du masque ne représente pas d'intérêt. Nombreux le portent à l'envers ou le rangent dans leur poche. Pire encore, ceux qui les utilisent évitent de les passer au lavage. D'autres mettent leur masque, non par crainte d'être contaminés mais juste pour éviter la répression des Forces de l'ordre. Pour une commerçante opérant à Analakely, elle se sent à l'abri de la contamination rien qu'avec la prise du Covid-Organics (CVO) à titre préventif.
Cependant, comme le docteur Charles Andrianjara, directeur général de l'Institut malgache des recherches appliquées (IMRA) l'a bien souligné, afin de maintenir la propagation du Covid-19 avec plus d'efficacité, la prise de ce remède traditionnel doit impérativement s'accompagner des gestes barrières sanitaires dont le port obligatoire du masque et la distanciation sociale d'un mètre. « N'étant pas un bouclier, le CVO ne repousse en aucun cas la pénétration du coronavirus à travers le nez et la bouche par le biais de gouttelettes respiratoires expulsées par le nez ou la bouche d'une personne malade qui tousse, éternue ou parle. Ainsi, une fois que le virus atteint ces portes d'entrée, minime soit-il, les analyses en laboratoire le détecteront sans aucun doute », a-t-il précisé.
Contrairement à Toamasina, la Région d'Analamanga n'a programmé aucun dépistage massif de cas contacts. Or, une hausse considérable des porteurs du virus persiste. Selon le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, porte-parole du CCO - Covid-19, Madagascar n'a réalisé qu'une centaine de tests par jour avec l'Institut Pasteur de Madagascar, le seul laboratoire d'analyse opérationnel au début de l'épidémie. « Désormais, ils sont quatre, à savoir l'Institut Pasteur de Madagascar (IPM), le Centre d'infectiologie Charles Merieux (CICM), le Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU- RJA) et le Laboratoire d'analyses médicales malagasy (LA2M) à travailler de concert. Les responsables ne se limitent plus à des cas restreints mais élargissent leurs dépistages à tous les individus présentant des symptômes classés suspects, liés au coronavirus », a-t-elle souligné.
K.R.