Je vais retourner au cabinet médical pour que le médecin puisse me prescrire d'autres médicaments qui peuvent le remplacer », témoigne Herivonjy A., le frère d'une patiente asymptomatique. Comme lui, bon nombre de personnes rentrent bredouilles des pharmacies. « Tout comme les grossistes et fournisseurs, nous ne disposons plus de
ces médicaments depuis le week-end dernier, malgré les fortes demandes. Dernièrement, des personnels de santé et employés des centres de traitement du Covid-19 viennent ici pour en acheter, mais nous ne pouvons faire grand-chose », nous confie une pharmacienne à Itaosy. Le président de l'Ordre national des pharmaciens (ONPM) en la personne du Dr Tantely Rakotomalala confirme ce fait. « L'approvisionnement en certains médicaments est actuellement en sous- tension, avec le boom des demandes. Pour ceux servant au traitement du Covid-19 et qui sont en rupture de stock, l'arrivage est attendu la semaine prochaine », fait part ce responsable.
Légère hausse de prix
Récemment, une plateforme du suivi de l'inflation a dénoncé la hausse vertigineuse du prix des médicaments dans les pharmacies, notamment ceux prescrits pour la prévention et le traitement du coronavirus. La vitamine C et le magnésium en sont au premier plan, avec une hausse jusqu'à 75 %, d'après toujours cette plateforme. Questionné à ce sujet, le président de l'ONPM rectifie cette affirmation. « Il n'y a pas encore eu de hausse considérable du prix des médicaments. A l'exemple de la vitamine C, très recommandée par les médecins en ce moment, le prix d'une plaquette varie entre 1 600 et 4 500 ariary, selon les marques. Contrairement aux critiques qui fusent, les pharmacies ne profitent pas de la situation de crise. Les médicaments se vendent selon le stock et la marque disponible. Certaines marques, les plus prisées, sont souvent en rupture de stock », explique le responsable. Pour sa part, la gérante d'une pharmacie à Itaosy reconnait une légère hausse du prix, variant de 200 à 500 ariary, de la majorité des médicaments depuis le début du mois de juillet. « Cette hausse pourrait s'expliquer par la dépréciation de l'ariary depuis la crise », constate-t-elle. Quant au Covid-Organics (CVO), le prix conseillé est maintenu quoique la demande dépasse largement l'offre. A noter qu'une file d'attente se forme jour et nuit devant les pharmacies, notamment celles de garde et celles qui ouvrent 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Parmi les services réquisitionnés en ce temps de crise, ces officines priorisent les mesures d'hygiène et exigent le respect des gestes barrières de la part des clients.
Patricia Ramavonirina