Comme elle, Vololona Liliane a accouché de son deuxième enfant, le 12 juillet dernier, alors que sa famille s'abrite dans le site d'hébergement provisoire aux 67 Ha. « Nous peinons à survivre, faute de travail. Les aides des associations et personnes de bonne volonté comblent en partie le vide, quoi que nous restions sans abri jusqu'à maintenant. Avant le drame, nous avons loué une petite maison et gagné notre vie avec un mini-snack, mais les flammes ont tout consumé, même notre économie. De plus, mon mari qui travaille dans une entreprise franche est au chômage technique. Bref, nous n'avons aucun moyen de refaire notre vie pour le moment, sans travail, sans fonds de commerce et sans l'aide de nos proches », se désole cette mère de famille.
Aucune prise en charge
« Ma fille est née le 18 juillet à la maternité de Befelatanana. J'ai eu mes contractions dans la tente, avant que les autres familles qui s'y hébergent avec moi en informent les responsables. Ces derniers ont immédiatement appelé une ambulance pour me transporter à la maternité, où je suis restée pendant quelques jours. Nous avons payé de notre poche toutes les dépenses liées à l'accouchement et l'hospitalisation », se souvient Marie Madeleine Saholinirina, mère de famille abritée au site d'hébergement avec son fils ainé de 3 ans et son mari.
Les autres femmes qui y ont accouché confirment cette absence de prise en charge, malgré leur situation. « A notre retour au site, une association « Karàna » nous a remis une enveloppe pour le « Rom-patsa ». Le ministère de la Population nous a également octroyé des langes et autres kits. Pour le reste, nous nous chargions de tout », ajoute Suzanne.
Rappelons qu'aucun budget ni fonds spécial n'est alloué pour la prise en charge de ces sinistrés, abrités dans ce site d'hébergement depuis plus de 2 mois. Ainsi, les divers dons obtenus depuis le drame servent à maintenir leur survie, outre les aides régulières émanant des institutions, associations et personnes de bonne volonté. En cas de maladie ou d'accouchement, les responsables peuvent appeler une ambulance.
Patricia Ramavonirina