Publié dans Société

Site d'hébergement des sinistrés aux 67 HA - Cinq femmes accouchent après le drame

Publié le mercredi, 26 août 2020

Parmi les 161 familles sans abri. Suzanne Razafisoamiaramanana fait partie des 5 femmes qui ont accouché dans le site d'hébergement des sinistrés d'Andohatapenaka, installé dans l'enceinte de Ny Havana aux 67 Ha. « Ma fille est née le 16 juillet dernier, sans toit et en l'absence de son père. En fait, nous avons perdu notre habitation, tous nos biens et notre peu d'économie durant l'incendie dévastateur du 22 juin dernier. En étant enceinte de 8 mois durant le drame, ma plus grande peur était de perdre mon bébé à cause d'une fausse couche. Heureusement, elle se porte bien et j'en suis soulagée. Pendant ce temps, mon mari est coincé à Marolambo avec le confinement et l'absence de taxi-brousse. J'ai dû affronter ces épreuves avec mon fils aîné de 8 ans », nous confie cette mère de famille originaire de Tsarazaza Fandriana. Actuellement sans abri et livrée à elle-même, Suzanne subvient aux besoins de ses deux enfants en vendant du manioc cuit dans l'enceinte et le voisinage du site d'hébergement.

 

Comme elle, Vololona Liliane a accouché de son deuxième enfant, le 12 juillet dernier, alors que sa famille s'abrite dans le site d'hébergement provisoire aux 67 Ha. « Nous peinons à survivre, faute de travail. Les aides des associations et personnes de bonne volonté comblent en partie le vide, quoi que nous restions sans abri jusqu'à maintenant. Avant le drame, nous avons loué une petite maison et gagné notre vie avec un mini-snack, mais les flammes ont tout consumé, même notre économie. De plus, mon mari qui travaille dans une entreprise franche est au chômage technique. Bref, nous n'avons aucun moyen de refaire notre vie pour le moment, sans travail, sans fonds de commerce et sans l'aide de nos proches », se désole cette mère de famille.

Aucune prise en charge

« Ma fille est née le 18 juillet à la maternité de Befelatanana. J'ai eu mes contractions dans la tente, avant que les autres familles qui s'y hébergent avec moi en informent les responsables. Ces derniers ont immédiatement appelé une ambulance pour me transporter à la maternité, où je suis restée pendant quelques jours. Nous avons payé de notre poche toutes les dépenses liées à l'accouchement et l'hospitalisation », se souvient Marie Madeleine Saholinirina, mère de famille abritée au site d'hébergement avec son fils ainé de 3 ans et son mari.

Les autres femmes qui y ont accouché confirment cette absence de prise en charge, malgré leur situation. « A notre retour au site, une association « Karàna » nous a remis une enveloppe pour le « Rom-patsa ». Le ministère de la Population nous a également octroyé des langes et autres kits. Pour le reste, nous nous chargions de tout », ajoute Suzanne.

Rappelons qu'aucun budget ni fonds spécial n'est alloué pour la prise en charge de ces sinistrés, abrités dans ce site d'hébergement depuis plus de 2 mois. Ainsi, les divers dons obtenus depuis le drame servent à maintenir leur survie, outre les aides régulières émanant des institutions, associations et personnes de bonne volonté. En cas de maladie ou d'accouchement, les responsables peuvent appeler une ambulance.

Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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