Publié dans Société

Droits des femmes - Madagascar à la traîne !

Publié le dimanche, 13 septembre 2020

Taux élevé d’abandon scolaire et de chômage, victimes de violence et de discrimination, moins considérées que les hommes malgré les mêmes diplômes et compétences… Bon nombre de femmes malagasy font face à ces cas, nuisant à leur épanouissement et les bloquant dans la contribution au développement du pays. « J’ai dû arrêter l’école à l’âge de 14 ans, en classe de 4ème puisque mes parents n’avaient plus les moyens de payer les frais d’écolage. A l’époque, mon grand-frère, en classe de 3ème, était la priorité pour eux.

Depuis, j’ai enchaîné des petits boulots et me suis promise que je mettrai de côté de l’argent afin de poursuivre mes études. J’ai pu décrocher mon diplôme de licence et travaille actuellement dans une société de call-center en ville », témoigne Vanessa A., jeune fille originaire de Tsiroanomandidy. « J’ai intégré ma société en 2015, avec deux autres nouvelles recrues. Nous avons les mêmes diplômes et expériences et nous effectuons le même travail. Pourtant, ils sont plus considérés et bien payés que moi. L’un d’entre eux vient d’avoir une promotion en fin d’année », nous confie S.R., une jeune comptable au sein d’une grande entreprise à Antananarivo.

Ces cas ne sont pas isolés car beaucoup de femmes subissent ces mêmes inégalités de traitement entre hommes et femmes. Toutefois, la gent féminine reste statistiquement nombreuse que celle masculine dans la Grande île, si l’on tient compte du dernier recensement de 2018-2019. D’ailleurs, Madagascar reste à la traîne quant au respect des droits des femmes et à la mise en œuvre du  Protocole de Maputo.

Rappelé à l’ordre

Parmi les 49 pays signataires du Protocole de Maputo, adopté le 11 juillet 2003 lors de la 2ème session ordinaire de l’Union africaine à Mozambique, Madagascar fait partie des 13 pays de l’Afrique n’ayant pas encore ratifié cet instrument juridique de référence de l’Union africaine en matière de promotion et de protection des droits de la femme et des filles. Celles vivant avec un handicap en font partie. Elles ont droit de participer au processus politique, également à l’égalité sociale, économique et politique avec les hommes, ou encore une autonomie améliorée dans leurs décisions en matière de santé. Face à cette non ratification dudit Protocole, Madagascar a dernièrement été rappelé à l’ordre. En parallèle, les missions et actions de plaidoyer afin d’y remédier s’enchaînent.

En décembre 2019, une délégation de la Commission de l’Union africaine a effectué une visite de plaidoyer y afférente auprès de l’Assemblée nationale malagasy. Sur les 32 articles composant le Protocole, certaines dispositions sont sujettes à débat dans la Grande île, à en croire la présidente de la Chambre basse, lors de cette visite. Il faudrait au préalable mener des consultations auprès de la population et des différentes entités concernées avant de prendre une quelconque décision…

Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • De la visibilité !
    A en croire au nième « Fanambarana » émanant des militaires cette fois-ci relayé par les médias publics et certaines chaînes privées et partant du Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, le pays change de dirigeants au sommet de l’Etat. Le colonel Michaël Randrianirina, chef du CAPSAT (Corps d’administration des personnels et des services de l’armée de terre), devient Chef d’Etat, en lieu et place de Rajoelina Andry Nirina. Jusque-là, le commun des mortels semble gober l’information inédite sans pouvoir réagir ni émettre son avis. D’ailleurs, on ne l’a pas demandé ! Tellement l’évolution de la situation tourne à une vitesse supersonique qu’on est un peu dépassé par les évènements. Jusqu’à hier, les acteurs directs, militaires, les députés et la Haute Cour constitutionnelle, tentaient de lever les voiles pour donner le moindre de lumière. Les concitoyens au même titre que les analystes et observateurs attendent et même exigent de la visibilité. Entre «…

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