Publié dans Société

Etat d’urgence sanitaire - Des « Famadihana » pratiqués en cachette

Publié le mercredi, 16 septembre 2020


Interdit. Le « Famadihana » (retournement des morts) fait partie des coutumes malagasy, notamment dans les hautes terres centrales. Cette tradition se pratique notamment entre juillet et septembre. Mais avec l’état d’urgence sanitaire décrété à Madagascar à cause de la pandémie de Covid-19, cette coutume reste en suspens. « L’on ne peut pas maîtriser  la propagation du coronavirus durant le "Famadihana", avec la foule au rendez-vous. Nous sommes encore en plein état d’urgence sanitaire malgré le déconfinement progressif. De plus, le Président de la République n’en a pas parlé lors de sa dernière intervention », s’exprime le Général Elack Olivier Andriankaja, coordonateur du Centre de commandement opérationnel (CCO) - Covid-19 à Ivato. Pourtant, certaines familles le pratiquent discrètement, voire en cachette dans certaines localités, notamment en milieu rural. Dans une Commune rurale située à une vingtaine de kilomètres de la ville d’Antananarivo, un grand bal villageois a précédé le « Famadihana », pendant lequel plus d’une centaine d’invités étaient au rendez-vous hier. Ce cas n’est pas isolé puisque bon nombre de familles dans les zones éloignées le font, sans passer par les responsables des Fokontany ou des Communes.
Une autorisation requise
Classé parmi les événementiels. Le « Famadihana » nécessite une autorisation délivrée par la Commune où il se déroule. « L’autorisation devrait préciser les activités entreprises durant, y compris la descente dans la rue, le regroupement des habitants, le déjeuner, les animations ou autres. La majorité des familles demandeurs la déposent des mois avant la date prévue, vu qu’elles planifient les festivités à l’avance », informe Parisoa Andriambolarivo, maire de la Commune d’Imerintsiatosika. Pour cette Commune rurale de la Région d’Itasy, aucune autorisation n’a été délivrée cette année à cause de l’interdiction du retournement des morts, liée à la pandémie. En 2019, ladite Commune a pu délivrer 40 autorisations pour le « Famadihana ». Les familles demandeurs payent un droit de fête de 30 000 ariary pour ce faire. « Au cas où des « Famadihana » se font en ce moment et sans autorisation, le Président du Fokontany concerné devrait immédiatement aviser les responsables communaux. Ces derniers préviennent à leur tour la Brigade de la Gendarmerie, laquelle envoie des éléments pour les contrôles », fait part le maire de la Commune d’Anosiala. Quoi qu’il en soit, le non respect des mesures imposées en ce temps de crise est passible de sanctions sévères.
Recueillis par Patricia Ramavonirina



Fil infos

  • Actu-brèves
  • Andry Rajoelina sur la JIRAMA - « Aucune privatisation en perspective »
  • Carburant frelaté - Des groupes électrogènes de la JIRAMA mis hors service dans le Sud-Ouest
  • 45e Sommet de la SADC - Madagascar entend marquer les esprits
  • Société civile - « Mahitsy Fijery », une nouvelle sentinelle citoyenne pour Antananarivo
  • Procureur général près la Cour d’appel -La vigie de l’action publique
  • Investissements - Mamy Ravatomanga répond à ses détracteurs
  • Crânes du Roi Toera et ses guerriers - Retour au pays au mois août
  • La société civile à la France - La restitution des îles Eparses est une question de dignité, de justice et de droit inaliénable  
  • Baccalauréat 2025 - Un dispositif de sécurité drastique mis en place
Pub droite 1

Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

A bout portant

AutoDiff