Publié dans Société

Insécurité alimentaire dans le Sud - Les organismes internationaux en alerte

Publié le mardi, 29 septembre 2020

L’alarme lancée par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) concernant l’intensification de la famine dans le Sud face au coronavirus s’est avérée. Pour cette raison, différents acteurs vont se mobiliser. « Le Fonds des Nations unies pour l’enfance, en collaboration avec l’ONG Action contre la faim (ACF) ainsi que le Programme alimentaire mondial (PAM) vont renforcer les interventions dans les zones concernées. Effectivement, la situation y est alarmante depuis le mois d’août. Une équipe mobile sera déployée à l’immédiat pour une intervention directe », nous a révélé une source auprès de ces organismes onusiens.  

Selon les informations recueillies auprès d’une autre source, le PAM va, à partir de ce jour, distribuer des aliments aux milliers d’habitants victimes de cette situation dans le Sud. Entre-temps, une équipe serait actuellement dépêchée sur place pour déterminer les causes des décès. Toutefois, aucun responsable auprès dudit programme n’a voulu apporter officiellement plus d’explication. 

Joint au téléphone hier, Mahagaga, le maire de la Commune d’Ifotaka, nous a bien indiqué qu’avec cette épidémie, aucune organisation humanitaire n’y a développé des projets pouvant remédier aux problèmes liés à l’insécurité alimentaire. Le PAM ou encore l’UNICEF constituent les entités présentes dans cette Commune en fournissant régulièrement des grains, légumineuses, huiles et céréales aux gens les plus nécessiteux.

Selon ce responsable de la Commune d’Ifotaka, située dans la partie sud-ouest de la Région d’Anosy, 8 décès ont été signalés dernièrement dans sa zone d’intervention. Là, ce sont 6 enfants et 2 adultes qui ont succombé à la faim. Toujours d’après les propos de cette autorité locale, cela fait deux ans et demi que la pluie se fait très rare. Par conséquent, la culture de maïs ne peut plus être pratiquée. Les habitants se nourrissent ainsi de cactus rouge ou d’igname. Pire encore, les malfaiteurs se sont emparés de leurs bétails, composés de bœufs et de chèvres. « Certes, le coronavirus a sévi dans tout Madagascar. Toutefois, dans notre localité, outre cette pandémie, l’insécurité et la famine font également des victimes. Pour cette raison, les habitants ne disposent plus d’activités génératrices de revenu », se désole-t-il. 

D’après les explications fournies par une femme originaire de l’Androy, les gens de cette Région vivent principalement de quelques plantations, de l’élevage et du sisal. Ils se nourrissent principalement de figues de barbarie que l’on y trouve en abondance, sans oublier le manioc et les patates douces, séchés ou pas selon les saisons. Et parfois, ils mangent du riz et aussi de la viande. Particulièrement, ceux qui travaillent pour satisfaire les commandes venant des usines utilisant le sisal rencontrent des problèmes liés à la sècheresse intense qui sévit dans cette Région. « En fait, les localités où le "Kere" fait le maximum de ravages se situent principalement dans l'Androy, sans pour autant contester le fait qu’une partie de l’Anosy est aussi mise en cause. Par ailleurs, le District d'Amboasary présente également un climat sec. Le fleuve Mandrare est actuellement asséché et les quelques filets d'eau restants doivent être partagés entre les humains et les bétails », a-t-elle témoigné. Et d’ajouter que dans le reste du pays, la sécurité sanitaire demeure également un réel problème, notamment au niveau des endroits reculés. Raison pour laquelle le taux de mortalité y est assez élevé chez les enfants et les femmes. 

K.R.

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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