Publié dans Société

Famine et insécurité dans le Sud - Des milliers de victimes en détresse à Tsivory

Publié le jeudi, 29 octobre 2020

Des survivants ? Plus de 5 000 personnes en provenance des villages et Communes avoisinantes se sont déplacées dans la ville de Tsivory, située à 160km au nord d’Amboasary Sud, pour y trouver refuge depuis le début de cette semaine. « Désemparés, ces gens y sont venus en masse pour chercher de l’aide, notamment de la nourriture pour survivre. En fait, cela fait maintenant près de 2 ans que la pluie a cessé de tomber dans notre localité, ce qui favorise le « Kere ». De plus, la majorité de ces victimes gagnent leur vie avec l’agriculture et l’élevage.

L’absence de pluies bloque leurs activités et les paralyse physiquement et mentalement », rapporte le Père Mbola Fanomezantsoa René, du District de l’ECAR Tsivory. D’un autre côté, cette situation de famine intensifie l’insécurité dans les villages et Communes voisins d’Amboasary Sud, dont Elonty, Mahaly, Marotsiraka, etc. « Après les volailles et les bétails, les cambrioleurs volent les meubles et autres biens de la population déjà en détresse alimentaire. Même les ustensiles de cuisine jusqu’aux cuillères et assiettes n’en sont pas épargnés, selon le constat des comités d’Eglise mobilisés dans les villages pour mener des petites enquêtes », ajoute notre source locale.

Un orphelin succombe

Parmi les victimes dans un état alarmant. L’association des religieuses « Fille de la Charité » ayant un centre à Tsivory a accueilli cette semaine 3 orphelins qui ont enduré les mois de « Kere » dans leurs villages. Malgré les premiers soins et la prise en charge, l’un de cette fratrie a succombé à cause de son état de santé très critique. Les 2 autres ont toutefois survécu à leur calvaire, notamment grâce aux soins et compléments nutritionnels fournis par l’Office régional de la nutrition, selon les informations recueillies. Ce centre des sœurs ne peut, notons-le, accueillir et donner à manger qu’aux personnes dans un état grave. Pourtant, les milliers de réfugiés y quémandent quotidiennement de la nourriture, au point de s’installer dans la cour dudit établissement et de l’Eglise locale. « D’habitude, une cinquantaine de personnes mendient chaque jour chez les sœurs. Elles ne s’attendaient et n’ont pas les moyens de satisfaire des milliers de personnes, malgré leur situation », s’exprime le Père Fanomezantsoa.

Les autorités locales, notamment le gouverneur de la Région Anosy et le chef District d’Amboasary Sud, se sont récemment déplacées à Tsivory pour constater de visu la situation des réfugiés. Ils en étaient au courant lors d’une visite de chantier. Jusqu’à hier, aucune action concrète n’a été entreprise, même pour les secours d’urgence. Affaire à suivre !

Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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