Elle a réussi à berner tout le monde, même les autorités. Elle a d’abord avancé la maladie de sa fille âgée de 2 ans à l’époque, laquelle aurait souffert de graves problèmes cardiaques entraînant son inconscience répétitive à chaque émotion. Une fois l’évacuation sanitaire effectuée en 2019, avec diverses interventions auprès du Consulat de France à Madagascar, elle a de nouveau fait part de sa maladie d’insuffisance rénale chronique sur les réseaux sociaux, en sollicitant de l’aide notamment financière. Elle a réussi son coup puisque plus de 500 personnes l’a soutenue financièrement et matériellement depuis. Il a fallu que les responsables d’association qui l’ont soutenu fassent des recoupements pour constater qu’elle était derrière une escroquerie de haut niveau. « Sa fille n’était pas malade, contrairement à ce que tout le monde a cru, y compris nous. En fait, cette dame a utilisé des dossiers médicaux falsifiés pour nous duper. Après l’évacuation sanitaire de la petite, elle a été examinée dans deux différents centres hospitaliers en France, lesquels ont certifié que son cœur est normal et qu’elle n’a pas besoin d’une intervention chirurgicale », nous confie une source proche du dossier.
Placée sous mandat de dépôt
De retour au pays, en juillet 2019, après 3 mois de séjour en France, la maman de la petite a continué à inventer des problèmes et maladies pour soutirer de l’argent aux donateurs, notamment via Facebook. D’ailleurs, elle a reçu plusieurs aides versées directement par les généreux donateurs à son compte et ce depuis la soi-disant maladie cardiaque de sa fille jusqu’à son insuffisance rénale chronique nécessitant des dialyses, une autre maladie fictive. Ses manœuvres frauduleuses n’ont été découvertes qu’il y a quelques semaines, avec la poursuite de ses publications et d’autres sur des comptes « fake » sur Facebook. Les internautes ont fait le rapprochement avec les photos publiées ainsi que les contenus. Certains ont même dénoncé une escroquerie de haut niveau. Pour leur part, les associations qui l’ont aidée révisaient les dossiers, en contactant le médecin signataire des documents médicaux de la fillette, avant de constater des falsifications. Elles ont finalement porté plainte contre l’escroc, lequel a reconnu les faits. Après son rédéferrement au Parquet hier, la suspecte est placée sous mandat de dépôt à Antanimora, en attendant l’enquête au fonds prévue en début décembre. Affaire à suivre !
Recueillis par Patricia Ramavonirina