Publié dans Société

Violences faites aux femmes et enfants - Des accompagnements psychologiques pour les auteurs

Publié le dimanche, 13 décembre 2020

« Les sensibilisations ne suffisent pas pour lutter ou faire face aux violences ». Sariaka Nantenaina, coordonnatrice du projet SAHALA, en est consciente. Une des raisons pour laquelle ce projet a mis en place depuis 2019 une cellule psychologique pour les auteurs de violences faites aux femmes et aux enfants. « Nous collaborons avec les centres d’écoute et de conseil juridique de la Commune urbaine d’Antananarivo et du ministère de la Population ou encore ceux de gestion privée pour l’identification des auteurs, composés majoritairement par des hommes. Leur accompagnement se fait en thérapie de groupe ou en individuel, assuré par des assistantes sociales et/ou des psychologues. Le changement de comportement se fait toutefois en processus, d’où la tenue de plusieurs séances », informe notre interlocutrice. Depuis la mise en place des cellules, plusieurs auteurs ont déjà bénéficié d’accompagnement et se disent disposés à changer. Leur évolution se constate notamment après deux séances ou plus. « L’accompagnement psychologique est encore vu d’un mauvais œil à Madagascar. Pourtant, c’est indispensable pour lui apprendre la gestion de l’émotion, de la colère et de la frustration ainsi que pour mieux guérir les blessures de l’enfance. Tout cela constitue les principales causes des violences », expose la responsable.
Pas d’allègement des peines
Sujet de confusion. « L’accompagnement psychologique des auteurs de violences n’allège et ne leur prive pas des peines encourues, contrairement à ce que pensent certains. Si l’auteur doit être emprisonné, il le sera. Toutefois, l’emprisonnement ne garantit pas le fait qu’il ne récidivera plus à sa sortie. Au contraire, il pourrait en ressortir avec un esprit de vengeance, d’où la nécessité de son accompagnement psychologique », souligne Sariaka Nantenaina. D’ailleurs, convaincre les auteurs à être accompagnés psychologiquement n’est pas une chose facile. « A un certain niveau de violences, leurs auteurs devraient suivre un traitement médicamenteux, avec l’accompagnement d’un psychiatre. 30 % des auteurs de violence en ont besoin, si l’on se réfère à nos constats dans les zones d’intervention. Pour le reste, la gestion de l’émotion, de la colère et de la frustration pourrait résoudre le problème », ajoute notre source.
Pour information, l’état violent d’une personne refait surface dans les situations frustrantes au niveau conjugal ou dans la société. La preuve, les cas de violence ont nettement augmenté durant la crise sanitaire liée à la Covid-19. Des avancées ont pourtant été constatées dans cette lutte avant le confinement. Sur un financement de l’Union européenne, le projet SAHALA implique principalement les hommes dans la lutte contre les violences, à travers les sensibilisations auprès des Fokontany ou durant les séances d’accompagnement psychologique…
Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Ouragan
    Entre le Népal et la France, en passant par Israël / Gaza, des rafales de vents violents de la taille des ouragans pouvant atteindre une vitesse de destruction jusqu’à 200 km/h rasent tout sur leur passage. Au Népal, la population, estimée à 30 millions d’habitants, n’en pouvait plus. L’économie népalaise, essentiellement ancrée dans le monde agricole, se sent à l’étroit. Elle dépend globalement de la diaspora travaillant en Inde ou ailleurs pour une main-d’œuvre fragile et vulnérable. Parmi les pays les plus pauvres d’Asie, le Népal ne dispose pas des perspectives d’avenir notamment pour les jeunes. La jeunesse népalaise, lasse de subir les défaillances du système politique et économique corrompu du pays et largement dominé par les voisins géants, l’Inde et la Chine, bravait les restrictions imposées par le Gouvernement. Le vase débordait lorsque les dirigeants népalais ont bloqué les connexions des réseaux sociaux dont entre autres les 26 d’entre…

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