Publié dans Société

Mariage forcé de femmes malagasy à des Chinois - Trois passeuses incarcérées à Antanimora

Publié le dimanche, 13 décembre 2020


Après l’arrestation, le 6 décembre dernier à Fianarantsoa, de trois femmes incriminées pour leur appartenance à un mini-réseau d’envoi clandestin de jeunes femmes malagasy en Chine, où elles ont été obligées de se marier à des vieux chinois, les trois passeuses supposées ont été jugées au Pôle anti-corruption des 67 ha. A l’issue de l’audience, elles ont été emprisonnées à Antanimora. Notons que depuis l’éclatement de cette affaire, c’est le service des enquêtes spécialisées de la Police qui a mené l’enquête.
Les victimes, c’est-à-dire, les filles qui sont envoyées clandestinement en Chine, y ont été vendues, dans l’objectif de les marier de force à des Chinois. L’affaire a éclaté le 7 octobre dernier lorsque l’une des victimes, une Fianaroise, et qui a rejoint la Chine en 2017, s’en était plainte de son sort auprès de ce service de Police à Anosy. Elle affirme avoir été trompée par les passeuses, et par le truchement de Facebook, comme quoi elles lui ont trouvé un emploi en Chine.
D’abord, la victime raconte d’avoir été obligée de rejoindre la Capitale où une femme, qui est l’intermédiaire, s’est occupée des formalités nécessaires à son départ. Ce fut chose faite. Elles étaient trois, toutes encore jeunes, à quitter le territoire national. Lorsqu’elles débarquent finalement en terre chinoise, une femme malagasy les y a accueillies sur place, avant de les introduire auprès d’une autre, celle qui allait être plus tard arrêtée à Fianarantsoa. A son tour, cette dernière a conduit notre interlocutrice dans une zone rurale de la Chine. C’est là que la femme intermédiaire l’avait présentée à un Chinois, qui est prétendument riche, et avec qui elle devait se marier.
Du coup, la victime a refusé. Mais cela n’empêche pas celle qui l’a conduite auprès de ce Chinois, de confisquer son passeport. Depuis lors, c’est le calvaire pour la victime. Non seulement, le Chinois la battait régulièrement, mais il l’avait également séquestrée, sinon barricadée dans une maison, donc l’avait privée totalement de liberté. Mais lorsque le Chinois violent commence à se lasser d’elle, il l’avait confiée à l’intermédiaire. Cette dernière l’a revendue à un autre chinois avec qui il a eu un garçon. Mais tout comme avec l’autre chinois, la victime avait été systématiquement brutalisée et maltraitée. Son calvaire a duré un an ou presque.  Pire, le Chinois a menacé de la tuer si elle ne lui donne pas l’enfant. « Plus tard, la victime confie que le Chinois n’a   réalité voulu que ça : l’enfant. Elle a dû le lui abandonner avant de fuir », explique la Police. Puis, la victime a demandé du secours auprès des Malagasy qui résident en Chine pour l’aider à retourner au pays. Elle débarque au pays en 2018. Mais dans le courant de cette année, elle a eu vent que les trois femmes intermédiaires, sont, elles aussi rentrées au pays. D’où sa décision de porter plainte à la Police.
De leur côté, les trois femmes en cause ont reconnu les faits. L’une d’elles a avoué avoir contacté les candidates au voyage par le biais de Facebook, et qu’elle a vendu sa victime respectivement à 16 millions d’ariary et 20 millions d’ariary aux deux Chinois.
F. R.


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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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