Publié dans Société

Ils nous ont quittés

Publié le mercredi, 30 décembre 2020

2020 a été une année sombre pour la musique traditionnelle malagasy, autant que les Eglises. En effet, des grandes personnalités ayant marqué la scène musicale et la foi chrétienne sont parties pour rejoindre l'au-delà.

 

Bakomanga et Ramafadrahona

Mariette Rasoarinala, connue sous le nom de scène « Bakomanga » est décédée le 2 juillet 2020 à l'âge de 67 ans. Elle a été victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC). L'artiste est née en 1953 et a baigné dans la musique depuis sa tendre enfance. C'est en 1964 qu'elle a intégré le groupe Ramafadrahona en tant que chanteuse et danseuse. Puis, elle a créé la troupe « Bakomanga » en 1996. Bien qu'elle fît partie des artistes qui ont rayonné et ayant commencé leur carrière musicale dans les années 60, aucune des générations qui se sont succédé ne l'a pas connue à travers ses morceaux comme « Bakomanga », « Raozy Maria » ou encore dernièrement la reprise de « Dia ilay fitia ». La chanteuse a déjà porté haut le flambeau de Madagascar dans différentes pays comme le Japon, l'Algérie et la France. En juin 2014, sa troupe a représenté la Grande île au festival intitulé « Dance Africa » qui s'est tenu à New York (Etats-Unis). Dernièrement, elle a encore participé au clip de sensibilisation contre la pandémie de coronavirus « Stopeo ny Corona ».

Quelques jours après le décès de Bakomanga, un ex-membre de son groupe est également partie la rejoindre. Ramafadrahona, de son vrai nom Rakotomahafadrahona Alphonse, a perdu la vie le 21 septembre, à l'âge de 82 ans, au Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA). Dans les débuts des années 80, il faisait partie des artistes qui faisaient danser le public, avec des rythmes inouïs, ponctués de paroles tranchantes et pleines d'humour. Avant de devenir un artiste célèbre, l'interprète de

« Mama » était animateur, producteur et réalisateur d'émissions dans la Radio nationale malagasy (RNM), entre autres « Toko-tapaka », « Vavahady », « Iza io lehilahy io ». Grâce à ses talents, il n'avait suivi aucune formation sur l'animation radio. Par contre, il avait usé de son propre don en tant qu'artiste pour animer son public. Il a pris sa retraite à l'âge de 60 ans mais n'a cessé de travailler avec la RNM jusqu'à ses 80 ans.

Pasteur Rakotonirina David

Une semaine après son évacuation dans une clinique privée de la Capitale, le président de l'Eglise luthérienne de Madagascar (FLM), le pasteur Rakotonirina David a rendu l'âme dans la soirée du 11 juillet 2020, à l'âge de 58 ans. Durant une réunion synodale à Morondava, il a été frappé par un malaise. Sitôt après la diffusion de la nouvelle sur la page Facebook du Centre de commandement opérationnel de la localité, le Président de la République, Andry Rajoelina a envoyé un hélicoptère pour l'évacuer à Antananarivo. Il a alors subi un test PCR du coronavirus. Et le résultat a été positif. Ses obsèques se sont tenues le lendemain même dans la cour du temple FLM d'Ambatovinaky où se trouve le caveau des missionnaires. Le révérend Rakotonirina David est né le 18 aout 1962 à Fianarantsoa. Il est titulaire d'un

« Honorary doctor of divinity » de « Niagara lutherian theological institute » (NLTI) situé aux Etats-Unis. En septembre 2016, il a été élu 5ème président de l'Eglise luthérienne à Madagascar. Puis, il a assuré la présidence de l'Eglise protestante de Madagascar (FFPM) et celle du Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes (FFKM) en 2020. Par ailleurs, il a déjà occupé le poste de rédacteur en chef au sein de la presse FLM depuis 1998, président de comité d'administration de l'hôpital FLM à Ambohibao depuis 2000, directeur et enseignant au sein du « Sekoly teolojikam-paritany loterana » (STPL) Atsimoniavoko et président synodal d'Antananarivo.  Outre son rôle de pasteur, il a également été un écrivain. La plupart de ses œuvres sont diffusées dans les journaux Mpamangy et Sakaizan'ny tanora, dont « La politique chez Jean Jacques Rousseau », « Asa misiona sy ny fifohazana eto Madagasikara », « Ny lanjan'ny soatoavin'ny fanabeazana kristianina », « Ny Epistily pastoraly ».

Père Pietro Ganapini

Le Révérend père Pietro Ganapini est décédé le 30 juin dernier à Antananarivo, à l'âge de 92 ans. Il a consacré sa vie pour la population malagasy. Depuis son arrivée dans la Grande île en 1961, l'archevêque Ganapini n'a jamais cessé de dépenser toute son énergie pour garantir l'éducation et l'assistance aux enfants des familles les plus pauvres. D'ailleurs, il a construit plus de 100 écoles dans le diocèse d'Antananarivo afin d'assurer une bonne éducation pour les enfants issus des couches vulnérables et ceux vivant dans les zones rurales. Jusqu'à la fin de ses jours, ses yeux ont transmis la joie d'une vie complètement offerte au Seigneur et aux autres. Outre un patriarche des missions diocésaines, c'était un père généreux, compréhensif et émotionnel. Il n'était pas seulement pris à son rôle de dirigeant d'église, mais a également été un père dévoué aux enfants et jeunes, notamment ceux issus des familles nécessiteuses. Il n'a jamais repoussé quiconque ayant voulu son aide, et ce, sans regarder sa croyance, selon ses fidèles à la paroisse d'Ambanidia. Auteur-compositeur, le Révérend père Pietro Ganapini a écrit plusieurs cantiques catholiques dont la célèbre chanson « Tonga nizara ny mofo ». L'archevêque est originaire de Pantano di Carpineti (Italie), où il est né le 19 janvier 1928. Il a été ordonné prêtre le 13 août 1950 et est parti pour l'Afrique après une première expérience d'enseignant au séminaire de Marola. Dans la paroisse d'Ambanidia où il a travaillé pendant 32 ans, il a également fait construire les infrastructures du collège et lycée Saint-Etienne. Dévoué à la population malagasy, le père Ganapini a été enterré à Madagascar.

Pasteur Rabenorolahy Benjamina

Quelques jours après le décès du président de l'Eglise luthérienne malagasy (FLM), son prédécesseur, le pasteur Rabenorolahy Benjamina a également rendu l'âme, le 14 juillet 2020 à l'hôpital luthérien situé à Ambohibao. Agé de 80 ans, il a été atteint d'une insuffisance rénale associée à la Covid- 19. Le pasteur a été à la tête de l'Eglise FLM pendant plus d'une dizaine d'années, notamment de 1989 à 2004. Outre son rôle de pasteur, il a également apporté sa contribution durant les crises politiques ayant secoué le pays en 1991 et en 2002 aux côtés du FFKM. Il est ensuite devenu une figure emblématique de la politique à Madagascar.

A cause des protocoles sanitaires où la sortie de la Région Analamanga était à l'époque interdite, ses obsèques ont été réalisées le lendemain même de son décès à Ambohijanaka, dans l'Atsimondrano.

Recueillis par Anatra Raholimanantsoa

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Editorial

  • Souci national
    L’équipe nationale de football, les Barea, touche le fond. Soit ! Un fait, une réalité que personne ne contredit point. Pas besoin d’une longue démonstration par A + B pour le constater. Il suffit de voir, d’écouter et de lire pour s’en rendre compte. Situation catastrophique qui défraie la chronique. En fait, notre Onze national devient un problème national, une honte nationale. Bref, un souci national que même les moins fervents au ballon rond en parlent.Le dernier match des Barea contre nos voisins les Cœlacanthes au cours duquel l’équipe nationale concéda la plus lourde des défaites avec un à zéro balaie définitivement nos espoirs. Un échec qui confirme le classement de la CAF comme quoi Madagasikara se trouve derrière les Comores. La « Grande terre », le dernier de la classe, est l’ombre d’elle-même !Le sport, la grande fenêtre qui ouvre un pays vers le monde extérieur, un tremplin qui…

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