Publié dans Société

Ambatondrazaka - Un gendarme assassiné de façon barbare au cours d’une mission

Publié le jeudi, 21 janvier 2021


Une mission, en vue de la protection forestière, a tourné au vinaigre pour un gendarme hors classe du nom de Lahatra Rahajaharison basé à Ambatondrazaka, le 20 janvier dernier. Le malheureux a perdu la vie lorsqu’un forcené l’a attaqué par surprise, et par derrière en visant spécialement la tête avec une machette. Les faits se sont produits à Amparibolana, quartier de Mandanivatsy, Commune de Besakay, District d’Ambatondrazaka. Deux gendarmes, dont la victime, ont été désignés pour encadrer les agents forestiers pour une mission de contrôle de défrichement d’une zone boisée à Mandanivatsy.
Lorsque les gendarmes sont arrivés à Amparibolana, ils ont vu deux suspects impliqués comme étant les responsables présumés de la destruction de la forêt. Les gendarmes ont conduit les suspects jusqu’à l’intérieur de la forêt pour leur montrer l’étendue des dégâts occasionnés. Notons que la forêt est gérée par la collectivité territoriale.
Après cet état des lieux, les gendarmes, les agents forestiers ainsi que les deux suspects sont sortis de la forêt. Là, un groupe de villageois armés les y attendait déjà. Cette poignée d’excités a exigé à ce que les suspects soient relâchés. Pour éviter donc un éventuel bain de sang en cas de riposte du fokonolona, les gendarmes ont préféré relâcher les deux suspects, mais ont déclaré la nécessité de poursuivre l’enquête. Et là, l’irréparable s’est produit. Car contre toute attente, un “Zazamena” ou l’un de ces “Zanaka mpiarak’andro miray (ZAMAMI) de l’Alaotra, a attaqué le gendarme victime, qui ne s’était guère attendu à de telle tournure. En même temps que cela, des villageois qui ont vu la scène ont essayé de voler l’arme de service du gendarme, qui s’écroulait à la suite de son agression. Devant le risque d’un dérapage, le collègue de la victime a dû procéder à des tirs de semonce. Mais sa manœuvre était loin d’obtenir l’effet escompté. Au contraire, les villageois lui en voulaient. Dans sa posture de légitime défense, le gendarme a de nouveau ouvert le feu dans le tas, touchant mortellement ainsi un membre du fokonolona. Bravant la mort, il a réussi, avec les agents forestiers, à récupérer l’arme de service de son collègue tombé sur le champ de bataille.
 Ils ont pris la fuite mais les villageois étaient encore à leurs trousses. Au bout d’une heure de cette course poursuite, les Zazamena, se conduisant en assassins, ont rattrapé le gendarme et les deux agents forestiers, dans le but de leur faire la peau. Cependant, le gendarme a dû encore tirer en direction des assaillants, touchant mortellement à nouveau un autre Zazamena. C’était dans ces circonstances que des collègues à ces derniers se sont dressés pour empêcher le fokonolona d’assassiner les trois fonctionnaires. Cela n’a pas empêché les villageois d’agresser les membres des Forces au prix de coups, mais aussi d’agression à l’aide d’objets tranchants.
Les bastonnades et les coups ont continué de pleuvoir sur les trois hommes qui ont été totalement livrés à la merci des agresseurs. Pire, les villageois les ont obligés à s’agenouiller sur la place publique jusqu’au moment où le maire s’amenait finalement pour apaiser les esprits, et conseiller les villageois à relâcher le gendarme et les agents forestiers.
La nuit, il a fallu pour le commandant du groupement d’Alaotra-Mangoro de se rendre personnellement sur place pour à la fois récupérer le corps du gendarme tombé en mission, mais aussi son collègue rescapé. Actuellement, les rebelles du “Zazamena” ont été identifiés. Ils s’attendent donc au pire après que la Gendarmerie termine l’enquête sur cette affaire.
Franck R.



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Editorial

  • Assez !
    « La maison brûle, nous regardons ailleurs ! ». Par cette célèbre phrase devenue légendaire et historique que Jacques Chirac, alors Président de la République française, devait entamer son discours lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière du IV ème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Président français voulait faire allusion sur le danger réel que le monde encourt à cause du réchauffement climatique mais les hommes affichent leur indifférence sinon leurs attentions s’orientent ailleurs. Alors que le pays traverse une zone de forte turbulence, nous les concitoyens, les compatriotes, nous passons le clair de notre temps à nous chamailler. La tempête si puissante risque d’emporter le navire, les passagers à bord, trop occupés à se quereller, ne sont pas conscients du péril en la demeure. Jacques Chirac interpelle les « occupants » de la maison de leur ignorance et leur indifférence…

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