Des gens de bonne volonté sont venus lui apporter leur aide, si minime soit –elle, pour qu’elle puisse continuer son traitement et éventuellement son évacuation sanitaire à l’étranger. Une transplantation rénale en Inde a été même envisagée un moment et un soi-disant « bienfaiteur » s’est manifesté. C’était à l’époque de la propagande aux dernières élections présidentielles. Celui-ci a organisé un événement sportif au Palais des sports de Mahamasina avec la présence de quelques stars internationales des arts martiaux. Ce bienfaiteur, un politicien en manque d’audience, a « exhibé » Karenne, sur civière, à l’assistance tout en lui promettant de payer tous les frais de l’évacuation sanitaire. Karenne était aux anges et sa famille croyait entrevoir une lueur d’espoir. Celle-ci n’a pas fait de tapage quand le bienfaiteur a omis de s’acquitter, comme il l’avait promis, des frais de déplacement de l’ambulance médicalisée qui a dû être mobilisée pour emmener Karenne de l’hosto jusqu’au Palais des sports. Une modique somme de 150.000 Ar que la famille a imputée à un simple oubli du bienfaiteur plutôt qu’à une mauvaise foi. Les jours et les mois passaient, le politicien commence à être injoignable ou si dès fois il répondit au téléphone c’est pour quelques secondes de conversation. Soit il est en pleine réunion, soit en partance pour un pays du Golfe où il faisait ses business. En effet, ce « bienfaiteur », politicien est également un homme d’affaires important.
Dans l’attente d’un départ pour l’Inde, Karenne et sa famille ont fait toutes les démarches médicales nécessaires dont notamment la recherche d’une personne compatible. Celle –ci trouvée, tout est prêt, l’évacuation sanitaire peut se faire. Seulement, le « bienfaiteur » ne s’est plus manifesté et n’a plus donné signe de vie. Ou si, pour apporter ses explications à la presse sur un article paru concernant son faux bond.
N’ayant plus rien à espérer de ce « bienfaiteur », qui d’autant plus a passé quelques jours à la prison d’Antanimora, la famille s’est résigné à traiter la maladie de Karenne sur place. Dialyse sur dialyse, Karenne tenait bon avec l’appui d’une chaîne de solidarité désintéressée qui l’accompagnait jusqu’au bout. Mais comme le dernier mot appartient au Créateur, il a décidé de mettre fin à la souffrance de Karenne et de lui donner le repos éternel….
La Rédaction