Publié dans Société

Tentative de vindicte populaire à Amboahangibe-Sambava - Les gendarmes font feu, deux jeunes succombent

Publié le dimanche, 25 avril 2021

Samedi dernier, les tentatives chez des membres du « fokonolona » excités d’Amboahangibe, District de Sambava, pour faire une vindicte populaire, à laquelle s’ajoute une tentative pour prendre d’assaut la caserne de la Gendarmerie locale, ont viré en une effusion de sang. En effet, les gendarmes mobilisés sur place pour rétablir l’ordre, ont dû ouvrir le feu sur les manifestants, touchant mortellement ainsi deux d’entre eux. D’après une source locale, les victimes sont encore très jeunes. Par ailleurs, un élément des Forces de l’ordre fut blessé en accueillant un débris de pierre lancé par les émeutiers.

 

Tout a démarré par l’assassinat le 21 avril dernier d’un médecin libre dans cette localité. Par la suite, l’enquête menée par la Gendarmerie a débouché sur l’arrestation de deux suspects. Mais les enquêteurs ne s’étaient pas contentés de ce premier résultat. En poussant davantage leurs investigations, un troisième suspect était appréhendé, le 24 avril dernier. Selon la Gendarmerie, tout cela ne s’est pas passé inaperçu par les habitants. A preuve, ils étaient venus en masse à la brigade de gendarmerie afin de réclamer la tête de ce troisième larron. « Les émeutiers ont voulu lui faire la peau, et n’ont pas voulu que le suspect soit jugé au Tribunal », explique davantage une source auprès de la Gendarmerie.

Face à la dangereuse tournure de la situation auprès de la Brigade, les gendarmes étaient donc obligés de procéder à des tirs de semonce dans le but de faire disperser les émeutiers. Mais les tirs n’ont pas fait reculer ces derniers, qui ont continué à charger la caserne à coups de pierres ou autres projectiles. C’était dans ces circonstances que les tirs des Forces de l’ordre ont mortellement touché les victimes.

Sur place, la tension était telle que la Gendarmerie n’est parvenu à calmer les esprits que tard au cours de la soirée. Entre-temps, les suspects qui avaient été gardés à vue sur place, ont dû être transférés à un autre endroit. Cette mesure était loin d’apaiser la colère des émeutiers. Le soir, ils ont incendié la moto appartenant au commandant adjoint local de gendarmerie. Parallèlement, des individus équipés de mégaphone ont circulé afin de pousser les habitants à faire une veillée.

La situation était tellement tendue que différents hauts responsables au sein du commandement de la gendarmerie ne purent s’empêcher de se déplacer sur place. Pour le moment, une enquête a été spécialement lancée pour déterminer les circonstances exactes ayant mené à ces tirs mortels qui ont coûté la vie à deux civils. Comme dans pareilles circonstances, des sanctions attendent quelques éléments de la Gendarmerie si jamais ils s’avéreraient fautifs.

F.R.

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Editorial

  • Traque aveugle (II) ?
    Nous revenons à la charge. Au risque d’être taxé d’entêté, il nous est impossible de ne pas revenir sur le thème précédent (« Traque aveugle » du 14 /11 /25) afin d’interpeller vivement ce que nous appelions, au final, de traque aveugle à l’encontre des entités de productions appartenant à des nationaux et laisser, non-inquiétés, certains ressortissants étrangers souvent naturalisés malagasy aux pratiques douteuses. Des voix commencent à s’élever et finissent par remonter en surface. Ces voix discordantes inondent la toile et dénoncent : « pourquoi s’acharne-t-on sur certains rares Gasy, capitaines d’industrie, en laissant « en paix » les … autres ! Suivez mes yeux ! Lors de la première édition de la « Traque aveugle » du 14 novembre 2025, on était amené à capter l’attention du public sur certaines opérations militaires, des fois, musclées qui sont en fait, de source avisée, des perquisitions officielles. On différencie difficilement…

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