Publié dans Société

Pauvreté à Madagascar - Les enfants errants sans protection !

Publié le lundi, 27 septembre 2021

A première vue, ils sont mineurs et ne fréquentent plus depuis quelques temps les établissements scolaires. A preuve, on remarque que leur tablier leur sert de vêtement chaud. Ces enfants qui sont des sans-logis, errent dans quasiment toutes les rues de la Capitale et vivent sur les trottoirs. Leur principal souci étant la survie quotidienne plutôt que leur avenir qui s’avère incertain.

Ils n’ont pas beaucoup de choix quant aux moyens d’affronter la vie : soit ils optent pour la mendicité, soit ils chantent dans chaque rue très fréquentée, toujours en quémandant. Quelques-uns sont même tentés par les vols à la tire. Leurs visages laissent peut-être paraître un peu d’espoir mais en réalité, ces enfants se sont lassés d’être les piliers de leur famille respective, en étant obligés de ramener de l’argent à la maison.

Rien qu’en parcourant le quartier d’Antanimena, l’on peut compter une dizaine d’enfants errants qui vivent dans de telles conditions. Et pourtant, cette situation se reproduit presque sur l’ensemble du pays. Questionnés sur les raisons de leur présence sur les trottoirs, quatre garçons ont tous évoqué la difficulté financière rencontrée par leur famille et ayant conduit à leur déperdition scolaire. Pire encore, ceux dont la faculté physique et/ou mentale demeure encore intacte disposent encore de choix, contrairement aux enfants présentant des handicaps qui sont laissés à leur propre sort.

D’après la récente analyse du chevauchement des privations multiples (MODA), une méthodologie mise au point par l'UNICEF, plus de deux tiers, soit 67,6 % des enfants malagasy sont privés d’au moins deux dimensions de bien-être, et près d’un quart d’entre eux, soit 23,7 % souffrent de privation dans quatre dimensions ou plus sur les sept existantes, à savoir matérielle, santé et sécurité, éducation, relations avec la famille et les pairs, comportement et risques, et de bien‐être subjectif. Par ailleurs, 8 enfants sur 10 vivent dans la pauvreté monétaire due à un faible revenu. « Une très grande majorité des enfants à Madagascar ne reçoivent aucune aide. Actuellement, le Programme national de filets sociaux de sécurité (PNFSS) n’atteint que 3 % de tous les enfants. Cette aide devrait ainsi représenter une priorité pour tout Gouvernement. Et particulièrement, l’assistance aux enfants handicapés est une obligation primordiale » a lancé hier le représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) à Madagascar, Michel Saint-Lot, lors d’une conférence de presse à Ambohijatovo.

Un appel pour une protection sociale universelle et inclusive

Face aux différents problèmes endurés par les enfants, il est recommandé de renforcer les investissements dans une allocation universelle en faveur de ces derniers. L’objectif est que chaque enfant puisse prendre un meilleur départ dans la vie. Le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme (MPPSPF), en collaboration avec l’UNICEF, lance actuellement un appel pour des grands défis en matière de protection sociale universelle et inclusive en faveur des enfants à Madagascar. A travers ce programme, ces institutions s’attendent à la diminution du taux de pauvreté des enfants d’environ 7 % ou encore de l’inégalité des revenus de 8 %. « L’allocation universelle pour les enfants pourra contribuer à améliorer les indicateurs relatifs à l’éducation, avec une augmentation significative de la portion des jeunes enfants fréquentant le préscolaire (10 %) et des taux de fréquentation scolaire pour l’enseignement primaire (4,5 %) et secondaire (12,5 %). Et exclusivement pour les adolescentes, l’introduction d’une allocation universelle pour les enfants pourrait réduire la probabilité de grossesse non désirée ou précoce de plus de 4 % », prévoit également le Fonds des Nations unies pour l’enfance.  

K.R. 

Fil infos

  • Développement - Andry Rajoelina érige Sainte-Marie en modèle
  • Tensions à la JIRAMA - Le Président Rajoelina tend la main aux employés
  • Développement de Sainte-Marie - L’Etat appuie sur l’accélérateur 
  • Disparition du bateau AW - L’hypothèse d’un acte de piraterie privilégiée
  • ACTU-BREVES
  • Malagasy aux Seychelles - Camille Vital appelle à l’unité de la diaspora
  • Ambohimalaza - Les analyses en France confirment l’empoisonnement
  • Déstabilisation à la JIRAMA - Une minorité tire les ficelles 
  • Service foncier - L’obtention du certificat de situation juridique presque instantanée
  • Huile impropre à la consommation - La traçabilité de "Roots" confirmée

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Déficit de confiance
    Les investisseurs boudent. Apparemment, ils hésitent mille fois et réfléchissent soixante-sept fois avant de débarquer sur la Grande île pour placer sinon fructifier leurs précieux capitaux. La directrice générale de l’Economic development board of Madagasikara (EDBM), Josielle Rafidy, devait avouer récemment et publiquement que les investisseurs, du moins les vrais et potentiellement importants, tardent à venir au pays. L’EDBM est l’agence nationale chargée de promouvoir les investissements à Madagasikara. De ce fait, l’EDBM a pour objectif de renforcer la compétitivité du secteur privé, d’accroître l’investissement privé et étranger direct et d’accompagner les investisseurs. A ce titre, l’EDBM propose des services qui pourraient être utiles aux investisseurs tels que des conseillers spécialisés et un guichet unique dans l’objectif précis de faciliter l’implantation et l’expansion des entreprises. En somme, tout y est pour accueillir, comme il se doit, les investisseurs ayant choisi la Grande île pour placer et pour fructifier leur argent.…

A bout portant

AutoDiff