« Je suis contre l’avortement, quelle que soit sa forme. La nouvelle proposition de loi sur l’ITG constitue une ouverture à la vulgarisation de l’avortement. 95% des cas d’avortement sont volontaires, c'est-à-dire suite à une décision prise par la femme qui ne veut pas de l’enfant. Seuls 5% des cas se font pour des raisons médicales ou suite à des violences. En faire une loi pour les 5% est-il vraiment nécessaire ? », argue la députée élue au 3è Arrondissement d’Antananarivo. D’après cette parlementaire, « l’interruption de grossesse, thérapeutique ou autre, est un cas de non respect du droit à la vie et du droit à l’avenir. Le fœtus reste un être à part entière, et non le corps de la mère. Des femmes cherchent à tout prix un enfant, pourquoi ne pas le leur donner au lieu de les tuer ? »
Des réserves pour…
« L’avortement n’est pas une solution ultime », insiste le rapporteur général adjoint de l’Assemblée nationale. « Je peux comprendre les douleurs et calvaires des victimes de viols ou d’inceste. Mais l’enfant n’en est pas responsable. Il reste innocent malgré tout », ajoute t-elle. « Toute forme d’avortement reste dangereux pour la femme, vu les séquelles sur les organes du corps et les impacts psychologiques que cette pratique engendre. J’émets plutôt des réserves pour les excuses thérapeutiques. Comment déterminer les cas vu que c’est trop large ? Si l’avortement est dépénalisé, du moins pour la forme thérapeutique, il y a-t-il des balises ? », s’exprime la députée Anyah. « Le code pénal malagasy interdit l’avortement, quoi que les pratiques clandestines se pérennisent. Pourtant, la proposition de loi donne aux femmes un motif de le faire librement », d’après ses dires. Et d’ajouter « Quant aux cas extrêmes de grossesse dangereuse, le médecin pourrait sauver la mère, sous des conditions ». Bref, cette parlementaire s’oppose catégoriquement à toute forme d’avortement, voire à la proposition de loi afférente à l’ITG.
Recueillis par Patricia Ramavonirina