Publié dans Société

Agressions sexuelles à répétition - Un « Mpiandry » connu et son fils devant le Parquet

Publié le mercredi, 13 avril 2022

« Je veux mourir madame ». Tel a été le mot de la victime de viols à répétition perpétrés par le chef de sa famille d’accueil. L’auteur des agressions sexuelles envers la jeune femme de 21 ans étant un « Mpiandry » connu au sein de son entité religieuse, également le premier responsable d’un « Toby », ou centre d’abri et de délivrance implanté du côté d’Antananarivo Avaradrano. Il n’est pas le seul dans l’histoire puisque son fils a également violé à plusieurs reprises la jeune lycéenne, laquelle passera son examen du Baccalauréat cette année.

« Elle m’a confié ce qui lui est arrivé depuis près de 6 mois au sein de sa famille d’accueil, après un cours sur la souffrance émotionnelle. En tant qu’éducatrice, j’ai aussitôt mené une enquête et a accompagné mon élève au CSB, au centre « Vonjy » de Befelatanana et à la Police. Les auteurs des viols ont été arrêtés et sont en garde à vue depuis mardi. Leur déferrement est prévu demain (ndlr ce jour) », témoigne M.R., enseignante de la victime. Selon les informations recueillies, les auteurs auraient tenté des arrangements à l’amiable, outre les intimidations. La famille et proches de la victime craignent même des tentatives de corruption et trafic d’influence, raison pour laquelle ils se sont livrés à la presse.

Faible et traumatisée

Orpheline de père depuis l’âge de 3 ans, la jeune fille victime a été élevée par sa mère en situation précaire dans la campagne. Elle a pourtant souhaité poursuivre ses études, c’est pourquoi sa mère l’a confiée à une famille « digne de confiance » en étant responsable religieux, et proche de son défunt époux. La jeune femme y a habité depuis un an, mais le père et son fils ont abusé d’elle depuis plus de 5 mois. « Le père la doigte régulièrement et la force à faire de la fellation et autres attouchements et ce à plusieurs reprises, que ce soit dans la matinée ou dans la soirée, notamment quand l’épouse est absente de la maison. De plus, le fils la viole fréquemment. Ils la menacent de ne plus payer ses frais de scolarité ou de stopper l’aide octroyée à sa mère si la victime en parle à quelqu’un. Selon ses confidences, elle n’a pas supporté le coup du 6 avril dernier et a supplié le « Mpiandry » d’arrêter puisque cela la faisait mal, mais le violeur ne voulait rien savoir », relate l’enseignante. Faible et traumatisée, la lycéenne a voulu se suicider en se sentant seule, sans personne sur qui compter et livrée à elle-même. Elle s’est finalement confiée à sa prof après le cours qui l’a secoué. « Elle pleure souvent. Son traumatisme a été confirmé surtout quand les médecins du CSB et du centre Vonjy ont voulu l’examiner. En classe, j’ai constaté qu’elle est tout le temps triste, sans joie de vivre et distante », confie notre source. Selon les informations recueillies, le responsable du « Toby » aurait déjà enceinté une jeune fille ayant un trouble psychologique, mais personne n’a osé le dénoncer. Affaire à suivre !

La Rédaction

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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