Faible. C'est le mot qui décrit le mieux la couverture vaccinale à Madagascar. Selon le docteur Randriatsarafara Fidiniaina, directeur général de la médecine préventive auprès du ministère de la Santé publique, interrogé samedi dernier, moins de 5 % de la population malagasy sont vaccinés. C'est encore loin des 15.663.292 personnes ciblées, représentant 50,5 % des habitants, prévu dans le Plan national de déploiement et de vaccination (PNDV) contre la Covid-19 à atteindre en juin 2023. Et encore moins des 8.986.711 personnes attendues pour cette année par la Direction du programme élargi de la vaccination au sein du ministère de la Santé publique.
Effectivement, avec la levée de certaines restrictions sanitaires et les différentes informations véhiculées par les médias nationaux et internationaux, la population semble oublier les précautions à prendre pour ne pas attraper les formes graves du coronavirus. Les avis divergent mais beaucoup de gens estiment que le vaccin est moins important voire inefficace.
Notons que les études réalisées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont révélé que le continent africain affiche une très faible couverture vaccinale. Vendredi dernier, on y a enregistré un taux de 16 %, un chiffre très loin par rapport à plusieurs pays occidentaux où 80 % de la population sont totalement vaccinés. Pire encore, une vingtaine de pays, principalement en Afrique dont Madagascar, n’ont même pas dépassé les 10 % comme taux de couverture vaccinale.
Vaccination de proximité
Nouvelle initiative. Comme la vaccination de proximité est la meilleure façon de convaincre les plus réticents et de toucher les personnes éloignées, le ministère de la Santé publique va multiplier les vaccinodromes. Et au lieu de focaliser les campagnes vaccinales en ville, les zones étendues et isolées vont également bénéficier de nouveaux sites. « Le pays compte à peu près 800 Centres de santé de base. Nous allons œuvrer pour qu'ils puissent tous offrir un service de vaccination contre la Covid-19 », a expliqué le directeur général de la médecine préventive. Si le Gouvernement a évoqué le problème lié à la conservation des vaccins, notamment avec la quasi-totalité des centres de santé qui ne répondent pas aux exigences de conservation à très basse température, le docteur Randriatsarafara Fidiniaina a rassuré d'être en collaboration avec les partenaires pour y remédier.
En outre, lors du Conseil des ministres qui s’est tenu mercredi dernier, il a été décidé d’accélérer la vaccination contre la Covid-19 à Madagascar. A cet effet, le ministère de Santé publique va plaider auprès des Institutions de la République pour la mise en œuvre d’une approche multisectorielle. Ledit département va maintenant comprendre les véritables raisons de cette réticence de la population afin de réorganiser une communication plus efficace. Et cela en commençant par ses collaborateurs au niveau du ministère. Une approche des leaders religieux, des personnalités ainsi que des notables figure aussi dans le nouveau programme de renforcement de la vaccination. Ces personnes seront par la suite mobilisées pour convaincre leurs concitoyens.
K.R.